Sur le vif - Mardi 18.05.10 - 17.41h
Roger de Weck, l’homme qui succédera à Armin Walpen, le 1er janvier 2011, à la tête de la SSR, est assurément un homme d’une grande valeur. Il a, notamment, dirigé le Tages-Anzeiger et l’extraordinaire journal allemand « Die Zeit », le fleuron de la presse de Hambourg. Roger de Weck est un journaliste de premier plan, l’un des meilleurs de ce pays. Mais cela suffira-t-il ?
Cet intellectuel de haut vol saura-t-il être un chef ? Saura-t-il redimensionner son entreprise, dont les déficits abyssaux ont été révélés récemment? Saura-t-il faire les choix qui s’imposent, et qui passeront nécessairement pas des suppressions de programmes entiers ? Saura-t-il s’imposer face aux baronnies, aux féodalités, à la suintante lourdeur de l’Appareil ?
Saura-t-il moderniser la machine, embrasser les combat des nouveaux supports, anticiper les technologies du futur ? Saura-t-il insuffler à ce vieux paquebot, dûment stipendié par cet impôt déguisé qu’on appelle « redevance », un esprit de compétition et d’entreprise? Aura-t-il, surtout, la décence de ne pas venir pleurer à l’augmentation de redevance, avant d’avoir, tout au moins, accompli à l’interne les drastiques réformes qui s’imposent ?
A ce stade, un très mauvais signal : le choix du nouveau directeur a été salué par le SSM, le syndicat qui ne veut surtout rien changer à rien. Jamais.
L’homme aurait-il été choisi pour ne rien déranger ? La question mérite d’être posée.
Pascal Décaillet