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L'affaire sous l'affaire



Ou : la politique, cornes contre cornes

Édito LFM – Mardi 13.05.08 – 07.50h

Il faut vraiment débarquer de la Lune, ou de Patagonie, pour ne pas déceler, en filigrane de l’affaire Bagnoud, une seconde affaire, politique celle-là, dont les échéances sont extraordinairement proches : la première d’entre elles intervient demain déjà. Avec, en éclatante apparition du palimpseste, une fois décollée la fine couche de l’affaire Bagnoud, un personnage principal : Christophe Darbellay. À la vérité, il n’y a pas d’affaire Bagnoud, tout juste bonne pour le vaudeville et le juge d’instruction. Mais il y a, à l’évidence, une affaire Darbellay.

Président du PDC suisse, candidat au Conseil d’Etat de son canton (mars 2009), Christophe Darbellay doit affronter demain Nicolas Voide, pour la désignation du candidat du district de Martigny au poste de conseiller d’Etat. Autre étape, le 6 juin : le vainqueur du match Darbellay-Voide sera opposé à un poids lourd : Maurice Tornay, d’Orsières.

Or, le Nouvelliste, dans son édition de samedi, a rendu, à son corps bien défendant, un fier service à Darbellay. À quatre jours de la décision du PDC de Martigny, le quotidien valaisan a décoché les orgues de Staline contre lui, en donnant, sur une page complète, la parole à son très vieil ennemi, le féodal anniviard Simon Epiney. Présenté, en tête de page, comme une « figure tutélaire » du PDC valaisan. Quand on sait que le Nouvelliste roule pour Maurice Tornay, la ficelle apparaît plus épaisse, encore, qu’un câble de téléphérique. Téléveysonnaz, par exemple ?

Trop énorme, la ficelle, pour échapper à la sagacité du public, même si on sait que le gros des troupes conservatrices, y compris certains UDC reconvertis au PDC, investira Saxon, demain, pour voter contre Darbellay. Mais il y a mieux : on apprend ce matin que Nicolas Voide, rival de Darbellay demain soir, homme politique de valeur, qui n’était autre que l’avocat de Xavier Bagnoud (si !) dans cette affaire de douche et de poudre, renonce à l’être ! Nicolas Voide aura donc commis, en quelques jours, une double erreur : être l’avocat de Bagnoud ; ne plus l’être. Du coup, l’homme apparaît comme instable, et Darbellay regagne du terrain. Vous me suivez, ou vous êtes à nouveau sous la douche ?

Vous avouerez que jamais désignation d’un candidat par un simple district n’aura, à ce point, dépassé les frontières du Valais. Dans toute cette affaire, la maîtrise de la communication par Christophe Darbellay a été d’une rare orfèvrerie : il reste au-dessus de la mêlée, suppute avec une assassine douceur, samedi soir, que « Simon s’ennuie dans sa retraite », apparaît le lendemain avec sa fiancée à la finale des Reines d’Aproz, rend hommage à Voide, se comporte comme un homme que les missiles n’atteignent pas.

Bref, plus on l’attaque, plus il adore. C’est la politique cornes contre cornes. Avec tout le poids du corps. Des sabots qui remuent des tonnes de poussière. Et que le meilleur gagne !


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