Chronique parue dans la Tribune de Genève du jeudi 10.01.08
Ca pourrait sonner comme une chanson de Jean Nohain : quand un procureur attaque un autre procureur, que se jettent-ils, d’une hermine l’autre : des histoires de procureurs, of course !
Mais quand ledit procureur, dans toute la perversité du système genevois, se trouve issu d’un parti, les missiles deviennent évidemment politiques. Ca n’est plus une compétence contre une autre, mais une conception de la justice, une vision du parquet. Hier, dans les colonnes du Temps, c’est bel et bien le socialiste Bertossa qui assassine le radical Zappelli. Au fait, on prend combien, pour meurtre avec préméditation ?
J’ai une idée de verdict, pour Monsieur Bertossa : juste un rappel, amical. Que sont certaines affaires russes devenues, qui devaient, nous disait-on, révolutionner le rapport de la justice à l’argent sale ? Cette croisade incantatoire contre les crimes en col blanc, qu’en reste-t-il, aujourd’hui, en termes de résultats concrets ?
Oh, je ne prétends pas que Monsieur Zappelli soit parfait, le parquet est chose trop glissante pour y laisser s’aventurer la perfection du monde. Mais son recentrage sur une criminalité plus prosaïque, certes moins prestigieuse à pourchasser, moins sonore à claironner, a pu rencontrer çà-et-là, quelque succès.
Enfin, la gauche ayant un candidat officiel contre Daniel Zappelli, peut-on espérer que ce dernier prenne le droit de ferrailler lui-même, sans tirs de couverture de la part du Commandeur ?
Pascal Décaillet