Édito Lausanne FM – Mercredi 09.01.08 – 07.50h
Il est, bien sûr, totalement impossible de savoir qui, le 4 novembre prochain, sera élu président des Etats-Unis d’Amérique. Barack Obama ? Hillary Clinton ? Un républicain ? Nous n’en savons rien. Et les premières figures qui s’imposent dans les primaires de janvier ne sont pas nécessairement, comme ceux qui entrent papes au conclave, les élus de novembre.
Une chose est sûre : cette campagne va nous passionner. D’abord, parce qu’elle va tourner la page de George Bush, et beaucoup, par avance, s’en réjouissent. Un président dont l’Histoire équilibrera et affinera le bilan, mais dont la mémoire restera marquée du sceau de l’aventure militaire en Irak.
Aussi, parce que les Etats-Unis sont, au fond, un régime présidentiel. La personne du chef de l’Etat, comme en France, est le pivot, non seulement des institutions, mais de toute l’attention médiatique. Le président, dans une constante galerie des glaces, se mire, se représente, se met en scène. On ne voit, on ne montre que lui. Et cette personnalisation du pouvoir, dans les grandes heures, a souvent sonné le salut : discours de Roosevelt au lendemain du 7 décembre 1941 (Pearl Harbor), causeries au coin du feu de ce même président d’exception, effet Kennedy, effet Reagan, effet Clinton. Oui, le premier personnage de l’Etat ne se contente pas de régner : il donne des signes, des inflexions, à la terre entière.
Cette année électorale, avec sa galerie de figures nouvelles, va être, pour nous, l’occasion de tourner nos regards vers l’Amérique. Les Etats-Unis, ce grand pays cette grande Histoire déjà, et surtout cette culture, si mal connue : la littérature, avec ses incroyables rebelles, les arts plastiques, le cinéma. Aucun Suisse, aucun Européen, quels que soient ses sentiments personnels face une certaine politique américaine, son arrogance, son impérialisme, ne peut rester indifférent à cette campagne électorale. Elle sera – elle est déjà – l’un des événements politiques les plus importants de 2008.