La Suisse romande ne connaît pas encore Eveline Widmer-Schlumpf, que j’espère bien recevoir très bientôt sur le plateau de « Genève à chaud ». Mais, à coup sûr, s’il est une qualité dont la nouvelle conseillère fédérale ne semble pas dépourvue, c’est bien l’habileté politique. Les premiers signaux, dans la construction de son état-major personnel, vont dans ce sens.
On savait déjà que le démocrate-chrétien Livio Zanolari, Grison comme elle (mais italophone), habitué de tous les cabinets successifs depuis Flavio Cotti, y compris celui de Christoph Blocher, allait demeurer à son poste. Mais la nouvelle la plus surprenante, en termes d’ouverture, c’est l’engagement, que nous venons d’apprendre, du radical d’origine française Sébastien Leprat, aujourd’hui secrétaire politique du PRD, naguère l’un des responsables de la campagne des pommes de Jacques Chirac (1995).
Un démocrate-chrétien, un radical dans l’entourage immédiat de la nouvelle ministre. Voilà qui marque une réelle intelligence politique. Et, surtout, un signal à son parti, l’UDC : « Vous ne voulez pas de moi dans le groupe au Chambres fédérales. Eh bien tant pis. Je travaillerai avec d’autres ».
Reste à voir comment le parti radical suisse encaissera le « passage » du très civil et très courtois Sébastien Leprat dans une officine « rivale ». Leprat, l’un des proches de Fulvio Pelli. Et adepte, sans nul doute, du « relativisme » dans le positionnement politique…