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Saint Pascal, pendant un an?


 

Je suis le premier à dire du bien de Pascal Couchepin, je l’ai fait souvent, bien avant que ça n’en devînt la mode. Le premier, aussi, à voir en lui un homme d’Etat, à coup sûr l’homme fort de l’actuel Conseil fédéral, ce qui tombe bien, puisqu’il est Président pour 2008.

 

Mais à lire certains articles, depuis quelques semaines, certaines grandes interviews comme la double page d'avant-hier (jeudi 3 janvier 2008) dans le Temps, je commence à percevoir un frisson de dérive hagiographique. Ca n’est pas encore Dieu le Père, mais déjà le Rassembleur, une sorte de Nicolas de Flue, oui une forme de saint laïque devant lequel même une partie de la gauche s’extasie. Pierre-Yves Maillard, l’autre soir dans Forums, rendait hommage à ce radical qui avait su remettre la République au milieu du village. Maillard, le vieil ennemi de Couchepin dans les questions d’assurance maladie !

 

Pardonnez ma discordance dans cette belle unanimité, mais j’ai des réserves. Les mots de «fascisme » et « Duce », à propos de Christoph Blocher, cet automne, me restent en travers de la gorge, et Dieu sait si je me sens plus proche de tout l’univers (politique, historique, philosophique) de Pascal Couchepin que de celui du tribun zurichois. Mais désolé, l’UDC, ça n’est pas encore le fascisme, Blocher ça n’est pas encore Mussolini. Et c’est en constatant, le 12 décembre à midi, le fabuleux résultat de Couchepin à la présidence de la Confédération (je veux dire, même les voix de la gauche !) que j’ai compris, rétrospectivement, tout l’intérêt qu’avait eu le vieux renard à oser une comparaison dont il savait le premier, en fin connaisseur de l’Histoire, qu’elle allait un peu loin.

 

Que cela pût, un infinitésimal instant, procéder d’un calcul, voilà qui fait rougir et fulminer les bonnes âmes dont je lis déjà les lettres de protestation. Ainsi, pourtant, fonctionne la politique. Qui n’est pas affaire de morale, mais de luttes de pouvoir. Rien d’autre. Aussi simple qu’une basse-cour dans laquelle il y aurait un coq de trop. Pardonnez la crudité de mon analyse. Mais une once de cynisme, dans un océan de bons sentiments, fait parfois du bien. Non ?

 

 

 

 

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