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Liberté - Page 506

  • Odi profanum vulgus et arceo

     

    Sur le vif - Mercredi 22.04.20 - 14.05h

     

    Méga-concerts, avec des dizaines de milliers de personnes, matchs de foot : aussi chaleureuses puissent paraître, pour certains, ces manifestations, elles n'en sont pas moins des pompes à fric. Il y a des gens, pour chacune d'elles, qui ont sacrément intérêt à réunir la plus grande foule possible. Un intérêt sonnant et trébuchant !

    Pour ma part, je suis physiquement allergique aux foules, ne parlons pas des manifs, c'est encore une autre affaire ! Je n'aime pas les grands rassemblements humains, aussi sympathique soit la cause. Je n'aime pas les grandes fêtes populaires. Je déteste la fiesta, la liesse, les carnavals. Je ne vois pas l'intérêt d'aller s'agglutiner au milieu d'autres corps humains. Je préfère me tenir à l'écart.

    J'y suis encore plus allergique, lorsque l'aspect commercial éclate d'évidence, à donner la nausée. Le Veau d'Or ! Le Dieu Baal, dans toute sa gloutonnerie, trônant par dessus les cupidités humaines. Et des dizaines de milliers de servants, massés les uns contre les autres, dans la grande liturgie de la consommation.

    Vous comprendrez, dans ces conditions, que la période de vacance (au sens étymologique, celle d'un vide) dans laquelle nous sommes plongés depuis quelques semaines, à cet égard précis, me convienne au fond fort bien. Je ne demande à personne de partager mon appréhension de ces multitudes mielleuses. Chacun est libre. De se fondre dans la foule. Ou de préférer la solitude.

     

    Pascal Décaillet

  • Pour une Suisse libre et souveraine !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 22.04.20

     

    La crise que nous traversons depuis des semaines a beau être planétaire, elle n’en est pas moins nationale dans les réponses que chaque pays, séparément, tente de lui donner. Chaque nation, au mieux, fait ce qu’elle peut ! Mais chacune le fait pour elle-même, avec le souci prioritaire de ses citoyennes et citoyens. On sait bien que les autres, à côté, livrent la même bataille, on pense à eux, en amis. On les admire même, comme cette magnifique Italie qui chante le « Va pensiero » de Verdi sur ses balcons. Oui mais au fond, chaque pays est seul. De la toile multilatérale, celle dont la « Genève internationale » est si fière, tissée depuis 1945, que reste-t-il ?

     

    Dans cette épreuve majeure, ces conglomérats de discours et d’intentions se sont purement et simplement évaporés. L’ONU, aux fraises. L’OMS, fragilisée comme jamais par la défection américaine. L’OMC, aux abonnés absents. L’Union européenne, incapable d’exister. Le château de cartes s’effondre, et avec lui toute une idéologie mondialiste, née de l’après-guerre, ayant joué le rôle de paravent présentable, ou de feuille de vigne, à la volonté dominatrice d’un impérialisme bien précis : celui des Etats-Unis d’Amérique.

     

    Le coronavirus est un révélateur. Il jette la lumière, sans la moindre ambiguïté, sur la permanence et la primauté demeurée des nations. Oui, ces mêmes nations que toutes ces dernières décennies ont cherché à gommer, décrire comme ringardes, dépassées. Que survienne une souffrance, et les voilà qui resurgissent ! La nation italienne livre son combat, à elle, avec son génie propre. La nation française. Et notre Suisse, aussi. Toutes sont respectables. Mais chacune est seule, ne peut compter que sur son peuple. Dans la réalité vécue de l’épreuve, les bavardages mondialistes, ça ne marche plus. Moment de vérité !

     

    Alors, plus que jamais, la Suisse, notre pays, doit mettre toutes ses énergies à construire sa souveraineté. Qu’elle le fasse avec détermination, sans se laisser impressionner une seule seconde par l’image qu’elle pourrait donner d’elle-même. Souveraineté sanitaire, ça va de soi, à une époque où tant de masques, de gants, de tests de détection ont fait défaut. Souveraineté énergétique. Souveraineté alimentaire : notre population, de tout son cœur, la réclame, elle qui retrouve le bonheur d’aller s’approvisionner à la ferme. Souveraineté économique. Souveraineté monétaire, en remerciant le ciel d’avoir encore le franc. Souveraineté sécuritaire : eh oui, la bonne vieille indépendance militaire, vilipendée depuis des décennies par les pacifistes. Souveraineté politique, la clef de tout, en demeurant un pays maître de ses décisions, de son destin. Il ne s’agit pas de construire un bunker, ni un Réduit national : il s’agit simplement, tout en cultivant avec les autres l’amitié et l’échange, de demeurer une nation libre. Paisible, ouverte, souriante. Mais libre !

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

     

     

  • Repartir comme en 40 : ruine de l'âme !

     

    Sur le vif - Mardi 21.04.20 - 15.28h

     

    J'ai écouté attentivement Pascal Broulis, au 12.30h RSR.

    Sur un point, je suis d'accord avec lui : lorsqu'il dit que la dette est un poison. Il est cohérent avec la politique de rigueur qui a toujours été la sienne, couronnée par des chiffres noirs. Je suis pour une économie prudente : une économie de chiffres noirs !

    En revanche, j'ai des doutes, lorsqu'il parle de relancer l'investissement. Le New Deal, ça marche lorsque de grands travaux d'Etat sont absolument nécessaires. Refaire l'industrie américaine dans les années trente, percer le tunnel du Gothard, avec les capitaux zurichois, dans la Suisse du dix-neuvième, reconstruire l'Europe en ruines après 1945.

    Mais là, nous sommes dans la Suisse de 2020. La machine ne s'est pas arrêtée pour avoir démérité, pas du tout. Mais parce qu'elle en a reçu l'ordre, de Berne. Berufsverbot. Notre pays n'est pas en manque d'infrastructures, il a juste besoin d'ajustements, de finitions. L'idée d'investissements massifs n'est pas la bonne. Surtout que là, la dette, que M. Broulis n'aime pas, personne n'y échappera.

    Je plaide au contraire pour une croissance durable. Plus douce que tout ce que nous avons connu jusqu'à maintenant. Respectueuse de l'humain, de sa qualité de vie. Profondément respectueuse de l'environnement. Donnant du travail aux gens qui résident dans notre pays, sans avoir besoin de solliciter, aussi massivemement qu'aujourd'hui, l'afflux de travailleurs européens. Bref, les quotas du 9 février 2014, enfin mis en application.

    Le peuple suisse a besoin de reprendre le travail. Il n'est pas nécessaire, pour cela, de le galvaniser avec un nouveau tunnel ferroviaire alpin, de nouveaux tronçons d'autoroute, un Suez ou un Panama. Même la construction de logements doit s'adapter à une démographie plus raisonnable, en termes d'immigration. Toutes ces réflexions-là étaient déjà dans Ecopop, j'avais voté pour, m'étais retrouvé dans le camp des perdants.

    M. Hodgers, à Genève, invitait, à très juste titre, à des états-généraux de la croissance. La belle idée fut mise au frigo par le coronavirus. Mais au plus vite, elle devra être examinée. Repartir, oui, je suis le premier à le demander ! Se remettre au boulot ! Mais franchement, repartir sur le même modèle, de croissance inconsidérée, voire de surchauffe, que celui d'avant la crise sanitaire, sans avoir tiré aucune leçon humaine, alimentaire, énergétique, sociale, de ce qui nous arrive, ne serait que ruine de l'âme.

     

    Pascal Décaillet