Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Liberté - Page 494

  • L'économie, voilà l'urgence no 1 !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 07.10.20

     

    D’ordinaire, on se plaint de la vue trop courte des politiques. On leur reproche de ne pas voir à long terme, ne se soucier que de l’immédiat, n’avoir aucun projet d’ensemble, ne songer qu’à leur réélection. On brandit des contre-figures : de Gaulle, Mendès France, Willy Brandt, Bismarck. Fort bien. Mais le problème, c’est que juste maintenant, début octobre 2020, c’est exactement le contraire qui se produit ! La mode absolue, celle qui régente les consciences, obnubile le candidat comme l’élu, c’est le climat. Presque tous les partis ont piraté les priorités des Verts, s’imaginant qu’en surfant sur la vague, ils récolteraient des voix. Presque tous nous entonnent la chansonnette du climat. Presque tous ont repris, tels des perroquets, la petite musique des Verts, et jusqu’à leur ineffable terminologie : transfert modal, mobilité douce, transition énergétique, etc. S’il est une bataille que les Verts ont provisoirement gagnée, c’est bien celle du langage. Les plus redoutables ministres de la propagande le savent : dicter le choix des mots est une étape capitale dans la conquête des âmes.

     

    Tout cela est bien joli. Bien gentil. Aimablement pétri de nobles intentions. Mais enfin, vous regardez, de temps en temps, autour de vous ? Vous les avez vues, les queues, pour obtenir un cabas de nourriture d’une vingtaine de francs ? Vous les voyez, les entreprises qui suppriment des postes, licencient ? Les visages de certains, dans la rue, dans les trams ? Vous les lisez, au moins un peu, les pages économiques des journaux : indicateurs au rouge, perte générale de confiance, navigation à vue, règne de l’imprévisible, colère contre les ukases sanitaires les plus contradictoires, rage contre l’arbitraire, plongée du pouvoir d’achat des classes moyennes ? Désolé de refroidir ici les ardeurs climatiques tellement à la mode, désolé de décevoir tous ces ardents regards portés vers le très long terme, l’horizon théologique, l’Apocalypse. Désolé, oui, mais j’appelle de toute urgence la classe politique à recentrer ses préoccupations sur le hic et le nunc des Latins, les cris de douleur d’ici et de maintenant. Que la société suisse s’occupe en priorité des siens, les Suisses. Que la société genevoise s’occupe des résidents genevois. Priorité aux nôtres ! Nous devons sauver notre économie, nos PME, nos petits patrons et leurs employés. Nous devons sauver l’emploi. Tout cela, non pour l’horizon 2050, mais pour ici et maintenant ! Noël, c’est dans deux mois et demi !

     

    Petit entrepreneur, accroché à mon boulot, qui est certes passionnant, je rencontre tous les jours des petits patrons. Je reçois sans cesse leurs représentants dans mes émissions. Leurs inquiétudes, croyez-moi, sont gigantesques. Lorsque le régime du chômage technique aura passé, que va-t-il se passer à Genève ? Qui va survivre ? Voilà, en absolue priorité, les questions que doivent se poser nos politiques. Et ils doivent trouver d’urgentes réponses ! Quitte à mettre au frigo la si brûlante chansonnette du réchauffement.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

  • Les sujets "de société" ? Pas chez moi !

     
    Sur le vif - Mercredi 07.10.20 - 09.57h
     
     
    La décadence d'un journal commence lorsque les sujets dits "de société" (obsession depuis Mai 68) l'emportent sur l'analyse politique, la culture, la perspective historique, la critique du pouvoir : tous les pouvoirs, quels qu'ils soient.
     
    La décadence d'un journal, ou d'un média, c'est préférer nous parler, à n'en plus finir, d'une histoire de t-shirt, dans une école, sous prétexte que cette histoire serait révélatrice d'un "phénomène de société", alors que l'économie, autour de soi, est en train de s'effondrer. On voudrait se placer du côté du pouvoir, brandir "l'affaire du t-shirt" comme un paravent, pour distraire la foule, la détourner les enjeux économiques et sociaux de fond, ceux qui sont structurellement lourds, on ne s'y prendrait pas autrement.
     
    La mode "société", depuis Mai 68, n'est ni neutre, ni le fruit du hasard. Sous prétexte d'ouvrir des horizons nouveaux, transversaux, sous prétexte de réinventer l'humain sur les questions liées au genre, au sexe, elle détourne son regard de l'Histoire en marche. Elle méprise les plus faibles, les plus précaires, en faveur de qui une constante réflexion économique et sociale est fondamentale. Elle méprise l'institutionnel. Elle méprise la démocratie elle-même, avec toutes les voies d'expression du démos : travail législatif, démocratie directe. Elle méprise les vrais contre-pouvoirs culturels, ceux qui prennent des risques. Le risque, par exemple, de se faire laminer par les meutes, sur les réseaux sociaux.
     
    La mode "société" n'a strictement rien entrepris, depuis trente ans, contre les ravages du système ultra-libéral, destructeur d'Etat et de lien social. Au contraire, elle a profité des années de vaches grasses pour nous fourguer des milliers de sujets futiles, sur papier glacé, dans des magazines aux mains de richissimes financiers ne songeant qu'à capter le marché publicitaire. Pendant ces trente ans, les sociétards ont profité du système. Ils n'ont jamais exposé la moindre critique du modèle ultra-libéral.
     
    Je lutte, pour ma part, pour exposer au public des sujets d'intérêt général, soit la politique dans le sens le plus noble, les affaires de la "Polis", la Cité, au sens où entend Aristote dans son traité si fondamental sur ce thème. Je lutte pour un univers où chaque citoyenne, chaque citoyen, prenne position sur les sujets qui concernent le destin commun. Et qu'on s'engueule, ça fait du bien, ça fait partie du jeu, de la catharsis (pour reprendre un autre mot d'Aristote, La Poétique, Livre 6, définition de la tragédie).
     
    Dans ce sens, qui a toujours été le mien, je m'exprime sur la politique. Sur l'Histoire. Sur la culture. Sur la littérature. Sur la musique. Les sujets "de société", notamment ceux liés aux questions de genre, ne m'intéressent pas.
     
    Je ne dis pas qu'ils ne sont pas intéressants. Je dis qu'ils ne m'intéressent pas. Vous les trouverez ailleurs, à profusion. Mais pas chez moi.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Grève : l'indécence !

     
    Sur le vif - Mercredi 07.10.20 - 01.36h
     
     
    L'idée même que la fonction publique pourrait faire grève, alors que le privé traverse une crise sans précédent depuis la guerre, est aussi indécente que surréaliste.
     
    Le privé souffre, et ça n'est qu'un début. Le privé a dû vivre le régime du chômage technique (80% du salaire), qui arrive bientôt à échéance : que va-t-il se passer après ? On tremble à l'entrevoir.
     
    Le privé doit licencier. Des secteurs entiers, hôtellerie, restauration, petit commerce, sont dévastés. Les indépendants risquent tout, ils n'ont strictement aucune garantie, ils paient à 100% eux-mêmes leurs assurances sociales, ils crèvent de trouille de tomber malades.
     
    Le privé finance avec ses impôts les salaires et les retraites des fonctionnaires.
     
    Et la fonction publique qui menace de faire grève ! Nous avons besoin d'un Conseil d'Etat courageux, notamment la ministre en charge du dossier, qui sache répondre à ce syndicat irresponsable comme il convient.
     
    Attention, Mesdames et Messieurs les élus, la colère des classes moyennes monte à Genève ! La colère du privé. La colère des indépendants. La colère de ceux qu'on pompe, comme des sangsues, à coup d'impôts, de taxes. La colère de ceux qui bossent, à qui on prend tout, et qui n'en peuvent plus.
     
    Je l'ai dit, je le répète : le Conseil d'Etat doit se transformer en Comité de Salut public, pour sauver l'économie. Avec les sept qui s'en occupent ! Un cabinet de guerre. Pas des timorés qui, ne pensant qu'à la réélection, ménagent leur image auprès de leurs fonctionnaires.
     
    L'heure du courage a sonné.
     
     
    Pascal Décaillet