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Liberté - Page 219

  • C'est fait ! Et les naïfs applaudissent !

     
    Sur le vif - Mercredi 29.06.22 - 18.04h
     
     
    Les Etats-Unis renforcent leur présence militaire, partout en Europe ? Mais c’était très exactement le but, depuis des décennies ! Depuis la chute du Mur, sans remonter plus haut. Nous ne sommes absolument pas dans le hasard, ni dans l’improvisation. Nous sommes dans l’application implacable, millimétrée, d’un plan. Dûment conçu, pensé, mis au point. Par des professionnels. Les gens du Pentagone sont tout, sauf des idiots.
     
    Créer un point d’appui dans les Balkans, en désintégrant la Fédération des Slaves du Sud, plus communément appelée « Yougoslavie ». C’est fait. Années 1990.
     
    S’implanter en Pologne, en Hongrie, dans les Pays-Baltes. Se rendre indispensables en Ukraine, par des livraisons d’armes et des investissements par milliards, c’est fait.
     
    Que diraient-ils, les Américains, si les Russes massaient leurs troupes au Canada ? Ou au Mexique ?
     
    Vendre au monde, comme ils le font depuis huit décennies, leur insupportable mélange de « monde libre » et de morale à deux sous, paravents de leur hégémonie sans limites. C’est fait.
     
    C’est fait. Et les naïfs et les incultes applaudissent.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Chaque centime de l'Etat doit être pesé !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 29.06.22

     

    A Genève, l’Etat nous coûte beaucoup trop cher. A qui ? Mais à nous, pardi ! Nous, les contribuables. Nous, qui ne faisons pas partie des quelque 36% des gens qui ne paient pas d’impôts, ceux qui touchent subventions et assistance. Nous, les classes moyennes, ployant sous le fardeau de la pression fiscale. Nous, les actifs de ce canton, qui nous levons pour aller bosser, méritons l’argent que nous gagnons. Nous qui trimons, sacrifions une grande partie de nos vies à nos boulots. Au prix, parfois et même plutôt souvent, de nos santés. Nous, jamais calmes, perpétuellement inquiets, angoissés. Jamais sereins ! Jamais à profiter de la beauté de cette ville, Genève, de la brièveté de la vie, de la splendeur muette du monde. Nous ne sommes pas des tranquilles. Nous sommes des besogneux, des laborieux, des rongés de l’intérieur. Des paranos ! « Que va-t-il encore m’arriver, quelle nouvelle taxe, quel obstacle à mon activité professionnelle, quelle saloperie du destin ? ». C’est ça, bosser. C’est ça, notamment, être indépendant. Nous aimons nos boulots, et même passionnément, mais nous payons le prix fort pour ce choix de l’ardeur et de l’engagement.

     

    Alors oui, quand nous regardons certaines dépenses de la fonction publique, nous sommes saisis d’écœurement. Nous ne nions en aucun cas la nécessité d’un Etat. Nous nous battons même pour cela depuis nos enfances, parce que nous savons que l’absence d’Etat, c’est la jungle. Donc, la loi du plus fort. Nous détestons le mouvement ultra-libéral de ces trente dernières années, cette apologie de l’argent facile, spéculé, boursicoté, mondialisé. Sur le dos du Tiers-Monde ! En saccageant l’environnement ! Nous haïssons cette ahurissante mode des voyages au bout du monde, Asie, Thaïlande, pour un rien, comme on s’en va danser le samedi, dans une guinguette en bord de Marne. Oui, nous voulons un Etat, c’est le combat de notre vie, le combat radical, le combat républicain, le combat d’un Jean-Pascal Delamuraz. Nous voulons un Etat, mais pas celui-là !

     

    A Genève, l’Etat est tentaculaire. Il fait penser à ces divinités carthaginoises, avides à n’en plus finir de tout dévorer, jusqu’au sacrifice des humains. A Genève, la machine se nourrit elle-même, elle entretient sa propre gourmandise. Elle ne sert plus le peuple, elle se sert ! En comparaison intercantonale, nous avons à Genève le coût le plus impressionnant, par habitant, de la fonction publique. Et telle ministre, au Grand Conseil, dans la session qui vient de s’écouler (23 et 24 juin), qui se permet de faire la morale aux députés ! De les engueuler ! Pourquoi ? Parce qu’ils refusent son discours visant à toujours demander des moyens supplémentaires, des moyens, et encore des moyens. Mais cet argent qu’on nous quémande, c’est le nôtre ! Celui de nos patrimoines, personnels et familiaux. Alors, il y a un moment où ça suffit. Où le corps des citoyennes et citoyens, en un mot le peuple, doit dire non. Un immense non. Sans appel. Parce que le patron, le seul, c’est lui.

     

    Pascal Décaillet

  • Ceux qui n'arrachent pas le bitume

     
    Sur le vif - Mardi 28.06.22 - 13.40h
     
     
    Marie-Claude Sawerschel, Marc Wuarin : deux excellents candidats au Conseil d'Etat. Deux têtes bien faites, bien pleines. Deux conceptions humanistes et ouvertes de l'action publique. Deux engagements pour l'environnement, fondés sur la Raison (Vernunft), et non sur une dérive sectaire, végétarienne par décret, arracheuse de bitume avec label de la Princesse. Il y a des jours où le gong de Philippulus, dans son éternité tristement recommencée, éreinte nos ouïes et lacère nos âmes.
     
    J'ignore absolument si leur parti, les Verts libéraux, dont le double adjectif aurait tout pour me déplaire, réussira sa percée, l'an prochain. Je ne suis ni Vert, ni libéral, je suis un vieux républicain, partisan d'un Etat fort, mais seulement dans les domaines régaliens. Je suis pour les classes moyennes, pour ceux qui bossent, qui se crèvent au boulot. Je suis pour une Suisse indépendante, souveraine. Au fond, je suis une vieille tête de lard radicale. Avec dans le tréfonds la tentation de la noirceur.
     
    J'ignore le destin politique des Verts libéraux. Mais je dis que cette famille nouvelle, riche de belles individualités, avec des gens cultivés, intéressants, a un rôle à jouer dans notre vie publique. Parmi d'autres. Mais sûrement pas moins que d'autres.
     
     
    Pascal Décaillet