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Liberté - Page 1078

  • "Grand Genève" : pédale douce, SVP !

     

    Sur le vif - Lundi 18.11.13 - 13.10h

     

    Ils ne vont quand même pas, après le signal donné par le peuple le 6 octobre, continuer de nous bassiner avec la même désinvolture avec le "Grand Genève" ? Comme si rien ne s'était passé. Comme si les partis qui soutiennent le plus frénétiquement cette nébuleuse n'avaient pas perdu des voix (-7 pour le PLR, -7 pour les Verts). Comme si ceux qui la combattent n'en avaient pas gagnées (+3 pour le MCG, + 2 pour l'UDC, sans compter le retour d'Ensemble à Gauche).



    Non que les opposants à la nébuleuse constituent une majorité. Mais pour le moins, ils progressent. Là où les partisans régressent. Cela constitue ce qu'on appelle un signal.



    Si l'Entente, surreprésentée au Conseil d'Etat par rapport à son poids parlementaire, a l'intention de poursuivre exactement la même politique que lors des deux législatures précédentes, alors nous assisterons d'ici mars 2018 à une augmentation, encore, des forces d'opposition. Il y a des moments où il faut savoir écouter le peuple. Hélas, ces temps, l'Entente est sourde.

     

    Pascal Décaillet

     

  • François Hollande doit tenir. Et rester.

     

    Chronique publiée dans le Nouvelliste - Vendredi 15.11.13

     


    La France va mal, c’est sûr. Un président de la République crédité de seulement 15% d’intentions favorables, c’est du jamais vu. Dans les dix-huit premiers mois de son mandat de cinq ans, François Hollande a commis de graves erreurs, c’est indéniable. De là à parler, comme l’a fait récemment mon confrère Günther Nonnenmacher, dans la Frankfurter Allgemeine, d’un pays au bord de l’insurrection, il y a tout de même une marge. La France va mal économiquement, financièrement, elle traverse aussi une crise morale, toutes choses qui doivent être prises très au sérieux. Mais ses institutions républicaines viennent de loin, elles ont survécu, à une exception près, aux pires tempêtes. L’exception, la seule en 143 ans, c’est le 10 juillet 1940 : suite à la pire défaite de son Histoire, la France donne congé à son Parlement, ce qui ouvre les portes au régime de Vichy. Mon éminent confrère allemand reconnaîtra que nous  n’en sommes pas tout à fait là.


     
    Dans ces colonnes, je n’ai cessé, sans être moi-même socialiste, de défendre la candidature de François Hollande, puis sa fonction présidentielle. Une fonction à laquelle quelques excités se sont odieusement attaqués, lors des cérémonies du 11 novembre. On a le droit de s’en prendre au président de la République, même vivement, mais pas lorsque dans le cadre de ses fonctions, il rend hommage au million quatre cent mille morts français de la Grande Guerre. Là, il n’est plus le Hollande militant socialiste, mais la figure de rassemblement de la mémoire nationale. L’immense majorité des Français, d’ailleurs, font parfaitement la part des choses entre une fonction qu’ils respectent et un homme, qu’ils aiment ou non. Or, si je continue à défendre François Hollande, c’est bien en raison d’une dignité présidentielle qu’à ma connaissance il n’a (contrairement à son prédécesseur) pas bafouée, et non par accord avec ses choix politiques.
     


    Bien sûr, il serait trop facile qu’il dise : « Je suis le Président, pour l’intendance voyez avec le Premier ministre ». Il est le chef, le vrai, le seul. Dans la droite ligne du discours exceptionnel tenu à Bayeux le 16 juin 1946 par Charles de Gaulle, qui définit, avec une précision d’horloger, ce que sera, dès 1958, la fonction de chef de l’Etat, clef de voûte de tout, celui dont tout procède. Donc oui, Hollande doit assumer. Ce qui ne signifie surtout pas partir. Imaginez le signal que constituerait, à la 55ème année d’existence de la Cinquième République, le départ d’un chef de l’Etat sous prétexte que ça roule et que ça tangue. Des tourmentes, elle en a connues d’autres, la République ! A commencer par ce 6 février 1934, où elle a failli basculer. Face aux signaux, légitimes, de colère populaire, il faut agir. Mais en aucun cas partir. Ce serait, en termes d’institutions, ouvrir la porte au pire.
     


    Pascal Décaillet
     

     

  • Eric et Pierre : la mythologie des contraires

     

    Publié dans GHI - 06.11.13


     
    A première vue, Eric Stauffer et Pierre Maudet surgissent de deux univers totalement différents. Eric, des entrailles de la terre, plus noires que chez Jules Verne, avec l’imprévisible fusion des matières, le feu. Bref Vulcain. Pierre, céleste, aérien, l’aigle qui vole et qui se montre, Jupiter. Celui qui vient d’en bas, celui qui survole. Vulcain, Jupiter. Ou, si vous préférez, Héphaïstos et Zeus.

     

    D’un côté, le mauvais garçon, mais qui a tant appris en roulant sa bosse, de l’autre l’élève modèle. Allez, disons Dany Wilde et Brett Sinclair : Tony Curtis et Roger Moore. Celui qui lance l’eau, celui qui demeure de glace. Celui qui porte le feu, celui qui répand les Lumières. Celui qui craque, celui qui se contrôle. Celui qui va à Lugano, négocier le prix du vent. Celui qui, d’ici, souffle le chaud et le froid.

     

    Celui qui rêve de l’Olympe, celui qui entend y demeurer. Celui qui annonce la chute de Troie, celui qui joue de mille tours, tiens le Cheval par exemple, pour y parvenir. Celui qu’une seule flèche au talon peut détruire, et celui qui achèvera le Cyclope. Et si ces deux-là, malgré l’infini de leurs dissemblances, étaient faits pour s’entendre ?


     
    Pascal Décaillet