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9 février : l'auto-goal de Mme Calmy-Rey

 

Sur le vif - Dimanche 02.02.14 - 14.53h

 

Je me souviens comme d'hier de ce 18 mai 1992. J'étais correspondant de la RSR au Palais fédéral. Nous avions à l'époque nos bureaux juste sous la Coupole du Palais fédéral, donc en trente secondes nous étions au Conseil national ou au Conseil des Etats, pour discuter avec les politiques. Je me souviens du nom de mon confrère de DRS qui avait sorti le scoop à l'émission "Rendez-vous am Mittag": il s'appelait Ruedi Maeder.



Le scoop, c'était la demande d'adhésion de la Suisse à ce qu'on appelait encore la Communauté européenne. A six mois de la votation du siècle, celle sur laquelle nous étions déjà tous, l'Espace économique européen (6 décembre 1992) !



Si le Conseil fédéral avait voulu saper la votation sur l'EEE, il ne s'y serait pas pris autrement. Deux semaines avant ce 18 mai 1992, je m'étais rendu à Porto, avec Delamuraz et toute une cohorte de gens, pour le paraphe officiel de l'EEE. Les esprits étaient bien tournés, y compris en Suisse, en faveur de l'Accord. Nous pensions que la confirmation par le peuple, le 6 décembre suivant, ne serait qu'une formalité. Nous eûmes tort.



Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'en demandant l'adhésion à six mois de la votation sur l'EEE, le Conseil fédéral de l'époque a commis une erreur stratégique majeure. Il a braqué tous ceux qui, favorables à un Accord strictement économique, ne voulaient pas entendre parler d'une entrée de la Suisse dans la Communauté européenne. Du coup, ils ont voté non à l'un pour éviter qu'on ne se précipite vers l'autre.



En ce dimanche 2 février 2014, vingt-deux ans plus tard, en lisant les propos de Micheline Calmy-Rey dans le Matin dimanche, où elle envisage la piste de l'adhésion à une semaine d'une votation très fragile pour les deux camps, très serrée, où il est question de nos relations avec Bruxelles, je ne puis exclure qu'elle commette un auto-goal aussi phénoménal que celui du Conseil fédéral, ce 18 mai 1992.

 

Comme partisan du oui, je l'en remercie très chaleureusement.

 

Pascal Décaillet

 

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