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Liberté - Page 105

  • Bravo, Mme Zuber !

     
    Sur le vif - Lundi 02.10.23 - 14.29h
     
     
    Putsch anti-parlementaire : la Présidente du Grand Conseil remet enfin à sa place le Président Vert du Conseil d'Etat ! Elle défend ainsi la dignité de sa Chambre, la séparation des pouvoirs, et le statut de Premier Pouvoir du Parlement. J'attends ce moment depuis une semaine, m'étant senti assez seul à dénoncer ce scandale dès la première minute. Mais enfin, c'est fait, et je dis bravo à Mme Céline Zuber-Roy. Ainsi qu'au Bureau du Grand Conseil.
     
    Et j'adresse tout mon mépris (oh oui, j'assume ce mot glaçant) aux petits marquis pro-gouvernementaux, éternels vassaux du pouvoir, courtisans du Prince Vert, qui ont traité cette affaire en haussant les épaules, comme si elle était sans importance. Qu'ils commencent par lire Solon, le législateur athénien du 6ème siècle avant notre ère. Puis, Montesquieu. Qu'ils fassent cela, oui, ou aillent ouvrir un Ordre mendiant des Suiveurs, derrière un célèbre Frère de la presse genevoise.
     
    Reste maintenant à éclaircir absolument un point, que je soulève aussi (toujours seul) dès la première minute : établir pourquoi les trois magistrates de droite (enfin, deux de droite et une du Marais centriste) ont jugé bon de s'engouffrer dans cette décision scélérate, qu'on nous a présentée comme unanime.
     
    Bref, un peu plus d'indépendance d'esprit, de courage, de solitude, dans cette République. Et un peu moins de suivisme de cocktails.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Quel jeu nous jouent les trois magistrates de droite ?

     
    Sur le vif - Samedi 30.09.23 - 10.05h
     
     
    Que les Verts, pris de panique à l'approche des élections fédérales, montent une carabistouille contre une loi dûment votée, dans les règles démocratiques les plus scrupuleusement respectées, par le Parlement, c'est ma foi dans l'ordre des choses.
     
    Que la gauche gouvernementale (le Vert, les deux socialistes) votent le principe scélérat de non-promulgation, c'est le jeu politique.
     
    Mais personne, à Genève, ne comprend l'alignement des trois Conseillères d'Etat de droite, enfin deux de droite et une du Marais. Quel jeu jouent-elles ? Comment peuvent-elles cautionner une telle entorse à l'Etat de droit, aux principes les plus élémentaires définis par Montesquieu, à la primauté du Parlement, premier pouvoir à Genève ? N'ont-elles rien perçu de la puissance de dévastation institutionnelle de leur décision ? Seraient-elles dépourvues de la dimension d'Etat, dans leur appréciation ? Pour l'une d'entre elles en tout cas, la radicale (dont nous attendons autre chose que ce genre de flottement), c'est décevant, profondément.
     
    En aucun cas la droite genevoise, y compris gouvernementale (le PLR ; des enfants du Marais, il n'y a rien à attendre) ne peut laisser passer une tel coup de Jarnac contre le Parlement. Le Conseil d'Etat apparaît dans cette affaire comme une officine à combinazione. Pour un jeune collège, même pas au terme de son premier semestre, c'est catastrophique. Il est encore temps de redresser la barre. En lui donnant une leçon dont il ait à se souvenir.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Un putsch anti-Parlement, et tout le monde se la coince !

     
    Sur le vif - Vendredi 29.09.23 - 06.02h
     
     
    Hallucinant édito de la TG, qui s’arrange pour trouver plein de bonnes raisons au putsch du Conseil d’Etat contre une décision souveraine du Parlement, premier pouvoir de ce Canton, dans la loi sur l’énergie.
     
    Le Grand Conseil n’est pas un organe consultatif. C’est lui qui décide. Quand il a voté une loi, on peut l’attaquer par référendum, et le peuple tranche. En aucun cas, et surtout pas en avançant un 49.3 à la sauce genevoise, le Conseil d’Etat n’a à revenir sur une loi votée par le Parlement. C’est une décision scélérate. Nous sommes en Suisse, État de droit, pas dans une République bananière.
     
    Mais le plus fou, dans cette affaire, c’est la mollesse des réactions. On aimerait entendre la Présidente du Grand Conseil, au nom de la dignité supérieure de sa Chambre. On aimerait entendre la presse, moutonnière et gouvernementale comme jamais. Ne surtout jamais attaquer le ministre Vert. Ne surtout pas se brouiller avec le pouvoir.
     
    Et puis, il y a les trois magistrates de droite, puisqu’on nous décrit la forfaiture du Conseil d’Etat comme unanime. À quel jeu jouent-elles ? Une libérale, une centriste qui s’aligne sur la première (on est partis pour cinq ans), et surtout une radicale qui, sur ce coup, déçoit. Oui, du grand parti qui a fait la Suisse, nous attendons sens de l’Etat, respect rigoureux et géométrique des institutions.
     
    « La décision du Parlement entrave le Plan Climat », osent dire les ineffables Verts, ce parti si approximatif sur les institutions. Eh bien oui, elle l’entrave ! Eh bien oui, c’est le droit du Parlement ! Eh bien oui, nous avons eu des élections ce printemps, la droite les a gagnées largement, les Verts ne font plus la loi dans ce Canton, pas plus qu’ils n’ont à régenter nos âmes. Alors, s’il faut « entraver » un plan délirant, gouffre à millions, entravons-le ! Par des votes démocratiques, of course.
     
    Toute la classe politique, ou presque, a été comme en hypnose sous la férule de la pensée Verte, allant jusqu’à reprendre ses mots, sa liturgie, ses mantras. Eh bien cette époque est révolue. L’heure du réveil a sonné. Protéger l’environnement, oui. Mais protéger la République, aussi. La primauté du Parlement. Les libertés fondamentales, dans ce Canton.
     
     
    Pascal Décaillet