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Liberté - Page 108

  • Mahler : souffrance et extase

     
    Sur le vif - Samedi 23.09.23 - 09.23h
     
     
    J’ai laissé monter en moi, toute la nuit, le Lied von der Erde écouté hier soir sur Stingray Classica, dans la saisissante version de Simon Rattle, avec l'Orchestre philharmonique tchèque. Magdalena Kožená (mezzo), Simon O'Neill (ténor).
     
    C’est une œuvre physique. Elle passe par le ventre. La musique de Gustav Mahler, mais aussi les syllabes, y sont fermentation, macération, chimie de la vie. Ça vient poindre d’en bas, ça s’élève vers le sublime. Chaque note constitue ce miracle.
     
    Dans les cors et les vents, la gravité d’un Richard Strauss, celui des grands solos, des Lieder. Dans les cordes, la joie villageoise de certains passages de Schubert. La musique de Mahler est, comme celle de Bruckner, profondément autrichienne. Et elle est, dans le feu de retours instrumentaux, ontologiquement allemande. Wagner était passé par là, il fallait lui survivre.
     
    Pour la voix humaine, une exceptionnelle difficulté. Mais, pour le chanteur, la cantatrice, l’accomplissement absolu. Souffrance, extase. Mahler est plus qu’un musicien. C’est la voix de l’humain dans la matière du monde.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Pas un seul centime pour le CICR avant un audit un peu sérieux !

     
    Sur le vif - Vendredi 22.09.23 - 13.13h
     
     
    L'UDC genevoise dénonce à l'instant les millions de rallonges automatiques, les yeux fermés, pour le CICR. Et elle a raison !
     
    Je me suis déjà fendu, ici même, de deux billets, ces dernières semaines, pour protester, comme contribuable de la Ville et du Canton, contre l'absence totale de vision critique de nos exécutifs, qui ne cessent de puiser dans l'argent de nos impôts pour immédiatement renflouer cette institution, sous le prétexte du rôle humanitaire éminent qu'elle joue.
     
    Nous ne contestons pas ce rôle. Mais, je l'ai dit deux fois et le répète une troisième fois, pas un seul centime d'argent public, à Genève, sans avoir opéré, en amont, un AUDIT EN PROFONDEUR de la gestion financière de l'institution, ces quinze dernières années.
     
    Je suis entrepreneur, depuis 18 ans. J'établis tous les ans mon bilan, mon compte de pertes et profits, au centime près. Je n'ai jamais emprunté un seul franc à personne. Citoyen et contribuable, je veux la rigueur financière.
     
    Quant au souci - c'est évidemment cela, la vraie raison de cette générosité - de garder une bonne image auprès des snobinards de cocktails de la "Genève internationâââââle", vous pouvez le laisser au vestiaire. Au premier vent venu, tous ces ectoplasmes nous lâcheront. Comme la Pologne vient de le faire face à l'Ukraine. Pour défendre ses propres intérêts supérieurs nationaux, ceux de son agriculture notamment.
     
    L'Histoire est tragique. La "communauté internationale" n'existe pas. Elle est une fiction de beau temps, un crayon taillé par Adrien Deume, une passion astrale entre Ariane et Solal. Un drink, avec paille et glaçons, sur la colline de Pregny-Chambésy, entre gens "tellement charmants". Avec cajoleries en anglais. Et vue sur le Mont-Blanc.
     
    Que sonne la tempête, et ce bonheur de carton-pâte, comme naguère la SDN, s'effondre. C'est cela, la vraie vie des nations.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Taisons-nous !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 20.09.23

     

    Il paraît que c’est tabou. On n’aurait pas le droit d’établir une relation entre pression migratoire et infrastructures qui étouffent, en Suisse. S’y aventurer, ce serait sortir du cercle de ce qui est audible, convenable. Très bien. Alors, taisons-nous !

     

    Taisons les chiffres du solde migratoire en Suisse. Ne rappelons pas aux gens l’augmentation hallucinante de la population suisse, depuis des années. Passons sous silence le relief si particulier de notre pays, avec ce Plateau, coincé entre Jura et Alpes, et déjà vermoulu par ce mitage du territoire que Franz Weber, à juste titre, ne cessait de dénoncer.

     

    Taisons notre vote, il y a quelques années, sur Ecopop, cette initiative vilipendée par toute la classe politique : elle se permettait, l’effrontée, de poser le problème de la démographie en Suisse.

     

    Taisons l’état des routes, vieillissantes. Taisons l’engorgement des chemins de fer, les pannes constantes, les retards. Taisons l’extrême difficulté, pour notre jeunesse suisse, à se trouver un logement. A Genève, c’est alarmant. On construit pour qui ? Taisons cette question, qui pourrait laisser entendre qu’on fait venir des gens qui construisent des immeubles pour… se loger eux-mêmes. Déjà en 1970, cet argument surgissait, dans les débats de bistrots, ou de famille, autour de l’initiative Schwarzenbach. Déjà, la droite patronale le balayait. Alors, silence ! Et bonne sieste à tous !

     

    Pascal Décaillet