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  • PLR romand : bravo !

     
    Sur le vif - Mardi 22.06.21 - 14.11h
     
     
    De toutes mes mains de Shiva, j'applaudis le PLR romand, qui ose résister au catastrophique projet de réforme de l'orthographe !
     
    Enfin, le monde politique se réveille. Plutôt que de s'engouffrer tête baissée dans les modes du moment. Juste pour être dans le coup.
     
    La citoyenneté, ça passe aussi par la solitude. Le mot NON. Le contre-courant. La résistance aux vents dominants. L'affirmation de valeurs culturelles fortes. Autour de la langue, par exemple. Autour d'une esthétique du verbe, de la syntaxe. Autour d'une certaine idée de la phrase, son rythme, ses syllabes, ses silences.
     
    Autour d'un respect pour les mots. Leur Histoire. Les traces laissées, qui portent sens, ici un circonflexe, là un tréma : comprendre ce qu'ils représentent, plutôt que les abolir, d'un trait ignare, barbare. L'inanité de ceux qui ne voient pas le monde avant leur naissance.
     
    Que ce NON soit le prélude à beaucoup d'autres. Qu'il préface notre grande lutte contre les dogmes qu'on tente de nous imposer, côté climat, côté genre.
     
    Soyons des hommes et des femmes libres. Aimons les textes. La musique. La prosodie. L'infinie précision d'où surgit parfois, si la grâce le veut, la poésie.
     
    Laissons la génuflexion, la prosternation, les éternels échos recommencés, le plagiat des matrices du pouvoir, aux âmes faibles.
     
     
    Pascal Décaillet

  • France, indifférence, souffrance

     
    Sur le vif - Lundi 21.06.21 - 16.25h
     
     
    Il est particulièrement hallucinant d'avoir entendu des chefs de partis politiques se permettre hier soir, en France, d'engueuler le peuple, à cause de l'abstention. Comme si le corps souverain des citoyennes et citoyens, au pays de Mirabeau, était au service de l'appareil des partis.
     
    La démocratie, c'est le pouvoir au peuple. Le patron, c'est lui. C'est lui qui décide d'aller voter, ou de s'abstenir. S'il vote, c'est lui qui décide pour qui. Si un sortant lui déplaît, il le chasse.
     
    La classe politique, les états-majors, les permanents des partis, et toute cette joyeuse bande d'apparatchiks, n'ont strictement aucune leçon à donner aux citoyennes et citoyens. lls sont à leur service, et non le contraire.
     
    Plutôt que d'engueuler les abstentionnistes, on ferait mieux de s'interroger sur le sens profond de ce que vit la France. Une démocratie représentative à bout de souffle. Des gens qui en ont plus que marre. Une crise sanitaire mal gérée par les pouvoirs publics, alors qu'en Allemagne, en Suisse, on a su parler aux gens. En France, on les a infantilisés. On les a fliqués. On a montré le pire de ce que le régalien français pouvait produire, en termes de coercition, de muselière appliquée aux idées contraires.
     
    L'abstention d'hier, c'est une réponse à ça. La vraie, ce sera dans un an, à la présidentielle. Nul d'entre nous ne peut la prédire. Nul ne peut, non plus, extrapoler la présidentielle de 2022 à partir des régionales 2021. Ce pays ami, que nous admirons, se porte très mal. La fracture entre le haut et le bas est terrible. Les intermédiaires s'effondrent, plus personne ne leur fait confiance, ni aux politiques, ni aux médias. Ce pays va mal. Il est en grande souffrance.
     
    A partir de là, il est assez indifférent de savoir qui va diriger telle ou telle région. Les Français, depuis les lois-cadres de Gaston Defferre sur les régions, il y a quarante ans, n'ont toujours pas exactement compris le périmètre de pouvoir de cet échelon, souvent perçu comme somptuaire et inutile. Les Français, ce week-end, ont signifié à leurs autorités leur absence totale d'intérêt pour une avalanche de candidatures de la démocratie représentative. Alors que la démocratie, la vraie, la directe, celle qui leur permettrait de se prononcer enfin sur des thèmes plutôt que sur des personnes, leur a été sèchement refusée par ce pouvoir-là, celui de M. Macron.
     
    La vraie sanction pourrait bien survenir dans un an.
     
     
    Pascal Décaillet
     
     

  • Merci, Darius !

     
    Sur le vif - Samedi 19.06.21 - 18.07h
     
     
    Depuis plusieurs années, j'invite régulièrement l'excellent Darius Azarpey à venir nous apporter ses lumières sur l'Iran. Il connaît le pays, il en est issu, ses contacts sont multiples, il s'y rend régulièrement. Il s'exprime avec clarté. Il dégage les lignes de fond, plutôt que de se perdre dans les détails. Il pourrait être journaliste : le sens de la synthèse.
     
    Je m'intéresse à la politique iranienne, comme à la politique allemande, américaine, russe, israélienne, égyptienne, tunisienne, algérienne, turque, et j'en oublie. Aucune nation de ce monde, à mes yeux, n'est de moindre intérêt par rapport à une autre. Que le pays soit riche ou pauvre, que le régime du moment soit démocratique ou autocrate (il l'est souvent, dans le monde arabo-persique !), rien de cela ne constitue à mes yeux un obstacle à m'intéresser à lui. En profondeur. Dans une perspective longue, historique, avec des causes et des effets, et non des leçons de morale. Cela rejoint ma passion pour les langues, les textes, la musique, la poésie.
     
    Revenons à Darius. Il se trouve que ce garçon aimable et doué, depuis des mois, vient, sur mon invitation, nous parler de M. Ebrahim Raïssi, le chef du pouvoir judiciaire iranien, ultra-conservateur. Il nous en a parlé maintes fois, nous a appris son existence, à nous, l'auditoire de Genève. Il nous annoncé son ascension. Et ça tombe plutôt bien : Ebrahim Raïssi, 60 ans, sera le nouveau Président iranien. Je ne dis pas que c'est un gentil. Je ne dis pas que c'est un méchant. Je regarde les faits, les trajectoires, les causes et les effets. Et je remercie Darius Azarpey de nous avoir, de façon factuelle et renseignée, aidé à mieux comprendre, ces derniers mois, la politique intérieure et les enjeux géostratégiques de son pays d'origine.
     
     
    Pascal Décaillet