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  • Non à la libre-circulation

     

    Sur le vif - Samedi 22.12.18 - 10.40h

     

    Il y a quinze ans, vingt ans, nous étions quelques-uns à prôner le protectionnisme, la préférence locale et nationale, on nous répondait en sanctifiant la libre-circulation.

     

    Aujourd'hui, après quinze ans, vingt ans, d'un combat acharné, la préférence locale, nationale, s'est imposée dans les esprits.

     

    Reste la libre-circulation. Elle dévaste la cohésion sociale des nations européennes. En Suisse, elle n'a profité qu'à quelques-uns. Ce profit n'a absolument pas été redistribué à l'ensemble de la population.

     

    Les plus précaires d'entre nous ont été touchés par la férocité de cette concurrence importée. La gauche, les syndicats, à qui on promettait des "mesures d'accompagnement", comme on jette des miettes à des oiseaux, se sont laissés avoir, comme jamais.

     

    Le peuple et les cantons, le 9 février 2014, ont accepté le principe de contingents, pour réguler les flux migratoires. Les corps intermédiaires en ont dévoyé la mise en application. Il faudrait encore leur faire confiance ?

     

    Dans les années qui viennent, nous devons nous attaquer à la racine. Tout en entretenant les meilleures relations, de respect et d'amitié, avec les peuples d'Europe, nous devons renoncer à cette idéologie ultra-libérale de la libre-circulation. Elle n'enrichit qu'une minorité, qui spécule sur elle avec la dernière des usures, et elle lacère l'essentiel pour le destin de notre pays : la cohésion sociale entre les Suisses.

     

    Nous voulons une Europe des peuples. Pas une Europe des spéculateurs.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Pourquoi Macron a peur de la proportionnelle

     

    Sur le vif - Vendredi 21.12.18 - 10.56h

     

    Pourquoi Macron a-t-il si peur de la proportionnelle ? Pour une raison simple : au second tour de la présidentielle de 2017, il a certes gagné. Mais il n'était tout de même pas aveugle au point de ne pas voir l'explosion du nombre de voix - EN VALEUR ABSOLUE - de sa rivale.

     

    Les législatives, depuis l'erreur majeure qui s'appelle le quinquennat, n'ont plus aucun intérêt. Em associant le temps parlementaire au temps présidentiel (donc en supprimant le génial décalage 5 ans, 7 ans, qui précédait), on élit un Président, puis dans la foulée, on lui donne logiquement, six semaines plus tard, les moyens de son action. Le législatif n'est donc plus qu'une annexe de l’Élysée, une écurie du Château.

     

    Si vous ajoutez cela à la liquéfaction totale des partis traditionnels en ce printemps 2017, vous aboutissez à une situation unique. Elle a permis à Macron de créer, à son effigie, et même en reprenant ses initiales, un mouvement totalement artificiel, jouant sur les ambitions nationales de notables locaux, des Homais jaillis de leurs officines, des Rastignac aux dents étincelantes, en un mot l'actuelle bande de godillots, Maréchal Ferrand en tête, servant à l'Assemblée de vicaires législatifs à l’Élysée.

     

    Mais si Macron devait dissoudre... Alors là, même dans le système actuel, adieu les godillots ! Et si en plus, une nouvelle élection devait se produire à la proportionnelle, alors là, bonjour la France profonde, la France des colères, la France des jacqueries, la France des gilets jaunes.

     

    Dans cette hypothèse, une Assemblée enfin représentative permettrait assurément aux millions de voix ayant voté, au second tour de la présidentielle 2017, pour la rivale d'Emmanuel Macron, de faire leur grande entrée au Palais-Bourbon. Ou tout au moins leur grand retour, depuis 1956, l'année de la percée poujadiste.

     

    Tout cela, Macron le sait. On peut donc imaginer qu'il préférera créer un dérivatif du côté de la démocratie directe (quitte à le faire fort mal, précipitamment), plutôt que de réformer en profondeur un mode de scrutin qui lui a permis, en 2017, le parfait artifice de son avènement.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Le Ying et le Yang

     

    Commentaire publié dans GHI - 19.12.18

     

    Ce vendredi 14 décembre, le Grand Conseil genevois a fait très fort. Dans son immense sagesse, il a accepté deux projets de loi, sur l’avenir de la CPEG (Caisse de pension des employés de l’Etat de Genève), parfaitement contradictoires ! Il a dit noir et il a dit blanc, il a dit une chose et son contraire, il a dit oui au Ying, a dit oui au Yang.

     

    Nos députés ont, à la fois, accepté le projet de la gauche et du MCG, qui conserve, pour les rentiers, la primauté des prestations, et celui du Conseil d’Etat qui, avec la droite, introduit la primauté des cotisations. Pour ne prendre que l’une des différences majeures qui font de ces deux projets de loi des éléments antagonistes, inconciliables.

     

    Comment les élus en sont-ils arrivés là ? Quel rôle a joué l’abstention des Verts, sur le projet du Conseil d’Etat ? Surtout, comment le Canton va-t-il trouver une issue à cet imbroglio, sans faire perdre la face à l’une des parties ?

     

    Cette gesticulation parlementaire donne, de la part de la démocratie représentative genevoise, un signal d’impuissance. Si les autorités, récemment élues pour cinq ans, ne sont pas capables de trouver une solution, en début de législature, à une question aussi majeure que celle des retraites des fonctionnaires, alors il faudra que Genève songe à étendre et approfondir ses mécanismes de démocratie directe. De façon à donner au peuple la voix prépondérante. Pas seulement pour réagir à ce qu’on lui propose (référendums). Mais pour inventer par lui-même (initiatives) la possibilité du salut.

     

    Pascal Décaillet