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  • Jamais la moindre frite

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    Sur le vif - Lundi 09.04.18 - 15.49h

     

    Bien évidemment, les Hongrois sont des brutes épaisses. Ils ont mal voté, n'ont rien compris aux enjeux de leur propre nation. Oui, il faut se faire à cette pénible idée : les Hongrois n'entendent rien aux affaires hongroises !

     

    Pour ces gens, incapables de se déterminer dans le sens qui conviendrait à Bruxelles et aux médias d'Europe occidentale, ne faudrait-il pas envisager une forme - pédagogique, mais ferme - de rééducation ?

     

    Par exemple, chaque citoyen magyar ayant commis l'incroyable faute de goût de voter Orban pourrait être astreint à un stage bénévole d'un an, au stand frites du Bâtiment des Communautés Européennes, à Bruxelles.

     

    Ou comme grille-saucisses au Parlement européen, à Strasbourg.

     

    Au retour, chacun de ces êtres métamorphosés viendrait colporter la Bonne Nouvelle européenne, sur les rivages hirsutes du Danube. Dans un pays qui n'a produit que Liszt et Bartók. Et jamais la moindre frite.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Le dogme libéral mérite des contrepoids

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    Sur le vif - Dimanche 08.04.18 - 16.33h
     
     
    Il est totalement faux d'affirmer que tous les médias, en Suisse, sont de gauche. Friand d'un pensée de gauche bien articulée, républicaine et avec le sens de l'Etat, je serais très heureux d'avoir des journaux qui colporteraient avec fougue et talent ces positions.
     
     
    Il est tout aussi faux de prétendre que la presse suisse serait aux mains de l'UDC. Quelques journaux, dans la galaxie Blocher, représentent cette tendance, mais ils sont largement minoritaires.
     
     
    Non. L'immense majorité des médias suisses véhiculent la pensée libérale. Ils défendent mordicus la libre circulation des personnes, ont tout fait pour que l'initiative du 9 février 2014 ne soit pas appliquée, ont vécu huit années de pâmoison face à Obama, n'ont cessé de vomir sur Trump, encensent Macron. A Genève, il sont les fidèles relais du PLR, principalement de Pierre Maudet. Toutes choses dont ils ont, je tiens à le souligner, le droit le plus pur : la presse est libre, une fois pour toutes, et il est très bien que chacun affiche la couleur, plutôt que de jouer les eunuques.
     
     
    Souhaiter plus de diversité dans la presse suisse, c'est parvenir à équilibrer, dans les années qui viennent, ces innombrables journaux libéraux. Soit en créant de nouveaux supports d'information et de commentaires sur leur gauche. Soit, sur leur droite, côté national et conservateur.
     
     
    A Genève, par exemple, le délire pro-croissance, pro-extension de l'aéroport, qui ne cesse de nous faire miroiter un canton à un million d'habitants sous prétexte que cette inflation démographique serait inéluctable, tous ces rêves où l'ultra-libéralisme se mêle à l'appétit du gain pour une toute petite minorité, tout cela, ardemment véhiculé par nos principaux journaux, doit impérativement être équilibré par l'exposition d'une autre vision.
     
     
    Cette vision, cette autre pensée pour Genève, passe par un retour à la raison et au bon sens. Un respect absolu des zones agricoles et du métier de paysan. Un développement harmonieux, qui maintienne l'excellente qualité de vie entre Rade, Jura et Salève. Une attention aiguë à l'environnement, aux services publics, aux hôpitaux, aux écoles, à la qualité des relations entre les gens. En économie, un peu plus de soutien au statut d'indépendant, aux PME, un peu moins d’obsession servile pour les seules multinationales.
     
     
    Ces idées-là, vous ne les lisez guère dans les éditos de vos grands journaux, chez M. Ruetschi ou son homologue du Temps. A gauche comme à droite, pourtant (oui, une autre droite que libérale, une droite à la fois conservatrice, fraternelle et sociale, ça existe, et depuis la Révolution !), elles gagnent du terrain. Quand auront-elles enfin une plate-forme visible et ambitieuse, pour les défendre et les illustrer ?
     
     
    Pascal Décaillet
     
     

  • La Galerie des Glaces

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    Sur le vif - Samedi 07.04.18 - 10.58h

     

    Dès qu'un humain dispose de pouvoir, il a tendance à en abuser. C'est valable pour tous, y compris pour un Président du Conseil d'Etat.

     

    A propos du titulaire sortant de cette fonction, une remarque : c'est quand il émerge, et qu'il est en phase ascendante de son appétit de pouvoir, qu'il faut signaler publiquement l'arrogance d'un puissant, plutôt que de trottiner derrière lui comme des lapereaux.

     

    En clair, je trouve assez lamentable de voir tant d'âmes critiques de la 25ème heure se lâcher aujourd'hui sur François Longchamp, alors qu'ils avaient douze ans et demi pour le faire. Dès la fin de sa première législature, en 2009, et assurément pendant toute la détestable année 2010, les signaux, flagrants, étaient là. A cette époque, les plumes incendiaires d'aujourd'hui faisaient la roue, dans la Cour du Prince.

     

    Aujourd'hui, je vais le dire franco de port, un autre personnage s'en vient poindre avec, pour la législature à venir, de véritables risques d'autocratie et de pouvoir personnel : il s'agit de Pierre Maudet.

     

    Oh, il sera brillamment réélu, et se taillera une belle part dans la répartition des Départements. Osera-t-il briguer l'Instruction publique ? L'homme est très intelligent, vif, rapide, malicieux, il a de l'humour, c'est toujours un plaisir de discuter avec lui. Il a tout pour réussir. Tout, sauf qu'il a cette démesure dans l'appétit de pouvoir.

     

    Et puis, il y a cette hyper-communication. Cette volonté de tout contrôler, au millimètre, dans l'image qu'on donne de soi. Ces relais, dans les médias, où le jeu de sources et de révélations est tellement facile, quand on connaît un peu la musique, à reconstituer. Oui, dans certaines rédactions, à Genève et à Lausanne, Pierre Maudet dispose d'une aimable batterie de perroquets et de perruches pour reproduire son discours.

     

    Ceux qui, aujourd'hui, tombent sur François Longchamp après l'avoir encensé dans les heures de gloire, lâcheront aussi, le jour venu, Pierre Maudet. Mais pour l'heure, ils se taisent. Parce que le Phénix est encore dans sa phase ascendante, voire tout en haut. Parce qu'il se profile comme l'homme fort de la prochaine législature. Et parce qu'il est plus confortable de critiquer un astre en déclin que le Roi Soleil en majesté, au milieu de la Galerie des Glaces.

     

    Pour ma part, je suis un homme seul. Je dis les choses telles que je les analyse et les pense, telles que je les perçois. Et je puis déjà vous affirmer que la voracité démesurée de pouvoir de Pierre Maudet constituera le problème no 1 de la future équipe gouvernementale. Après quelques mois d'état de grâce, les signaux de pouvoir autocratique resurgiront. En allant vers 2023, ils ne feront que croître.

     

    Pascal Décaillet