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  • Candidats : l'obsession du réseau

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    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 06.09.17

     

    La politique est un art compliqué. Pour quelques élus, il est celui de gérer au mieux la Cité, prendre des décisions, anticiper l’avenir, marquer sa génération. Au niveau genevois, qui, depuis la guerre, peut se targuer d’avoir agi à cette hauteur-là ? Peut-être André Chavanne, Christian Grobet, Guy-Olivier Segond, et quelques autres, qui voudront bien me pardonner de ne point les citer. On les aime ou non, mais ils ont imprimé leur trace, ça n’est pas rien. En France, toujours depuis la guerre, de Gaulle, Mendès France, Mitterrand. En Allemagne, Willy Brandt. Bref, à chaque fois une poignée, alors que les politiciens sont légions.

     

    La première nécessité du politicien, c’est de se faire connaître. Emerger. Occuper un espace, d’audience ou de visibilité, qui lui permette d’être identifié. Pas simple ! La concurrence est féroce, surtout à l’interne du parti, les places sont chères, personne ne se fait de cadeaux, il faut jouer des coudes, tenter d’exister. Lorsqu’approchent les élections (nos cantonales, ce sera au printemps 2018), les candidats se mettent à tourner dans tous les sens. Il faut être partout, se montrer, prouver immédiatement, sur un réseau social, qu’on a participé à telle communion d’existence, vibré à telle extase de cocktail, souri dans la meilleure des humeurs, touché, embrassé ses contemporains. Bref, attester qu’on est là, bien vivant, débordant de santé, pétaradant de félicité dans le contact des humains.

     

    A ce jeu d’apparitions, où l’image sainte le dispute à l’aridité du banal, tel conseiller d’Etat PDC, amateur de Harleys, n’ayant besoin de personne (d’autre que lui) pour faire sa pub, fou d’ubiquité, n’a pas son pareil. Il est partout, occupe le terrain jusqu’à l’ultime arpent, rayonne de bonheur. Hélas, tous les candidats ne jouissent pas d’une propension aussi impériale à l’immédiateté. D’aucuns tentent de l’imiter, notre motard archange, sans succès. Et là, gare à la fausse note ! Le public n’est pas dupe, et ne pardonne pas les personnages composés, forçant leur nature. En clair, si vous êtes discret et austère, n’essayez pas le mimer le geste auguste du bateleur, cela se retournera contre vous.

     

    Tenue, entre Versoix et Chancy, dans un périmètre fort restreint, Genève est une République des miroirs. Un palais des glaces. Tout le monde y est partout, les corporations s’y enchaînent, les allégeances s’y déchaînent, les appartenances à des multitudes de sociétés s’y entremêlent. On finit par retrouver absolument partout la même grappe de quelques personnages-clefs, ceux qui ont compris la puissance du réseau. Tant mieux pour eux. Tout au plus pourrions-nous nous interroger sur un système où le miracle d’une apparition l’emporte sur la qualité de l’argument, où la vélocité à se montrer partout prime sur la puissance de solitude. En cas de crise, c’est pourtant cette dernière qui sera indispensable. Ils auront essaimé, papillonné, butiné. Mais au final, que restera-t-il de ces Zébulons tournicotants ? Beaucoup d’écume. Et, comme dans la tragédie, beaucoup de bruit pour rien.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Philippe Roch : rien de douteux ! Juste un homme d'honneur !

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    Sur le vif - Mardi 05.09.17 - 14.52h

     

    Comment Nicolas Walder, président des Verts genevois, ose-t-il, dans une lettre ouverte à Luc Barthassat, qualifier de "douteuse" la décision d'inviter Philippe Roch à une table ronde, dans le cadre des dix ans de la création de la Direction générale de l'environnement ?

     

    Juste parce que M. Roch est PDC, et pas Vert ? Ou juste parce qu'il a commis, en citoyen libre qu'il est, le sacrilège de s'opposer à la Stratégie 2050 ? Il faudrait donc, M. Walder, n'inviter dans les débats que des gens d'accord entre eux ?

     

    M. Walder sait-il seulement - ou feint-il d'ignorer - tout ce que Philippe Roch, ancien directeur de l'Office fédéral de l'environnement, a fait, toute sa vie, pour la cause de la protection de la Nature, en Suisse ? Avec quelle conscience morale. Avec quelle élévation d'âme, inspirée des grands textes du Romantisme allemand, de multiples traditions spirituelles et littéraires ?

     

    Philippe Roch : une authentique conscience de la Nature, dans le double sens germanique du mot, "Bewusstsein", tout autant que "Gewissen".

     

    A quelques milliers de lieues marines des fundi et des ayatollahs.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Angela, seule au monde

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    Sur le vif - Lundi 04.09.17 - 06.12h

     

    J'éprouve, depuis l'adolescence, la plus grande admiration pour la sociale-démocratie allemande. Elle a donné a ce pays ceux que je considère comme les deux plus grands chanceliers de l'après-guerre : Willy Brandt (1969-1974), et Helmut Schmidt (1974-1982).

     

    Un jour ou l'autre, cette grande famille politique, née des mouvements insurrectionnels de 1848 dans les Allemagnes (un certain Richard Wagner, 35 ans, y était signalé sur les barricades de Dresde), reviendra aux affaires.

     

    Hélas pour le SPD, il lui manque aujourd'hui l'essentiel : l'homme, ou la femme, qui sera un jour capable de l'emporter. Pour l'heure, personne. Le désert. Le néant. Le débat d'hier soir l'a clairement montré.

     

    Aucune figure pour affronter l'arrogance de la chancelière d'Empire, qui parle en suzeraine d'Europe, considère les autres chefs d'Etat comme des Grands Électeurs, décrète seule si la Turquie doit ou non rejoindre l'Union, multiplie les erreurs en politique migratoire, n'a pour Ostpolitik que l'accomplissement servile des desseins américains sur les Marches orientales de l'Europe.

     

    Oui, l'Allemagne a besoin qu'émerge une contre-figure. Pour l'heure, il n'y en a pas. La prochaine législature de Mme Merkel sera pourtant celle de trop.

     

    Ce pays passionnant a besoin d'une nouvelle donne. Ce ne sera pas pour cette fois.

     

    Angela, seule au monde.

     

    Von der Mass bis an der Memel,
    Von der Etsch bis an der Belt.

     

     

    Pascal Décaillet