Sur le vif - Mercredi 13.09.17 - 13.51h
Je connais bien Berne et ses rites, j'y ai passé de nombreuses années. Ce qui est arrivé hier à Pierre Maudet, après une campagne tambour battant, comme s'il s'agissait d'être élu au suffrage universel, c'est le début du piège qui se referme sur le candidat trop bruyant, surgi de l'extérieur.
Le piège, à l'instar de certains crustacés, rend captif tout ce qui pourrait nuire à la conservation de ses propres rites, de son propre tempo, de sa propre démarche. L'étranger au cercle, par nature, y est un intrus.
Comme une sanction à l'impétrant qui aurait eu le front de se présenter dans le sanctuaire sans avoir donné des signes d'allégeance.
Ou d'obédience.
Ou comme la Sphinx, qu'il me plaît en helléniste de mettre au féminin, qui ne permet le passage qu'à celui qui se plie à la liturgie des questions. On ne lui demande pas ce qu'il pense. Mais de réciter le rituel, sans dévier.
Ainsi, la vie de Berne. Comme le murmure recommencé d'une prière.
Pascal Décaillet