Sur le vif - Dimanche 24.11.24 - 15.57h
Autant je suis entrepreneur, depuis 19 ans, jusqu'au bout des ongles, gagnant chaque année en efficacité dans mon travail, ma gestion du temps, autant je suis 100% d'accord avec la dernière chronique de Myret Zaki, dans le Blick : on ne gère pas l'Etat comme une entreprise !
Que l'Etat, à tous les niveaux, doive gagner en efficience, je suis le premier à l'affirmer. Sans doute l'Etat doit-il S'INSPIRER de l'efficacité de l'entreprise : se fixer des objectifs plutôt qu'une occupation horaire de bureaux, supprimer les séances, ou alors les tenir debout, fenêtre ouverte (y compris en hiver, je ne plaisante pas !), en style télégraphique, opérationnel, tournés vers un résultat à atteindre.
Tout cela, oui. Mais l'Etat n'est pas, en soi, une entreprise. Il est tout autre chose. Il doit être l'instrument (efficace, c'est certain !) d'une volonté majoritaire du peuple. Il doit donc viser d'autres objectifs que le simple profit, ce que d'ailleurs (vous connaissez mes positions) une entreprise doit aussi faire, par la redistribution des bénéfices aux employés. L'Etat doit être performant, mais il doit inscrire cette efficacité dans une vision humaniste, au service de tous. L'entreprise le doit aussi, mais n'obéit évidemment pas aux mêmes contraintes que l'outil officiel de la politique publique.
Citoyen, mais aussi entrepreneur, férocement attaché à ce statut, qui exige un combat chaque jour renouvelé, je suis donc 100% d'accord avec le papier de Myret, dans le Blick, sur les limites de la "Tesla-isation" de l'Etat. Et je ne suis absolument pas certain qu'un excellent entrepreneur fasse un bon ministre.
Je parlerai de tout cela, avec liberté d'esprit et inventivités partagées, demain soir, lundi 25.11.24, en direct 19h à GAC, avec Myret Zaki.
Pascal Décaillet