Sur le vif - Mercredi 14.08.24 - 19.56h
J'ai voté avec enthousiasme pour la 13ème rente AVS. Le jour venu, ce fut un OUI historique du peuple et des cantons, je m'en suis réjoui. J'ai même qualifié ce beau dimanche de mars de date qui compte dans l'Histoire de nos assurances sociales, depuis 1947. Je n'y retranche rien.
Seulement voilà : en ce 14 août de rentrée politique, le Conseil fédéral commet une erreur majeure. Ainsi qu'une manipulation dont nul citoyen lucide ne doit être dupe. Soyons clairs : en faisant appel une nouvelle fois à la TVA, et à elle-seule, il s'en va puiser dans la poche des consommateurs (et parmi eux, les plus précaires) pour boucler ce qui doit relever, par des arbitrages politiques et non par des artifices comptables, du budget ordinaire de la Confédération. Dans n'importe quel autre pays, ça susciterait un tollé. En Suisse, on fait le dos rond.
Ce procédé n'est pas acceptable. On ne finance pas une assurance sociale en élevant à l'infini un prélèvement qui prétérite les plus démunis (parmi lesquels des centaines de milliers de... retraités !). La TVA, éternelle vache à lait, c'est trop facile ! Le fonds AVS est tout, sauf dégarni, il n'y avait pas une telle urgence à statuer sur un financement aussi sensible politiquement et socialement. Il fallait prendre le temps. Il appartient désormais au seul patron de la TVA, le peuple suisse, d'abord via ses élus puis lui-même en arbitrage final, de remettre l'église au milieu du village.
Au moins, rendons-lui cet hommage, le Conseil fédéral épargne-t-il (sur pression intense du patronat) l'autre vache à lait, les cotisations salariales. C'est salutaire. Mais c'est insuffisant. Tout prendre chez les consommateurs, y compris de produits de base, et chez les PME (la TVA, nous les entrepreneurs, nous savons ce que c'est ; le hasard a voulu que je vienne d'y consacrer, justement ce mercredi, une partie de ma journée !).
Au 1er janvier de cette année, 2024, le taux de TVA a déjà été relevé de 7,7 à 8,1%. Et voilà que le 14 août, après moins de huit mois, on lance déjà à grand fracas l'idée d'une hausse autrement substantielle, pour financer un progrès social qui doit passer soit par des choix drastiques dans le budget ordinaire de la Confédération, soit par la maturation consensuelle, dans tout le pays, d'une nouvelle forme de taxe, qui s'en prenne à autre chose qu'aux produits de consommation ou au travail. Il fallait prendre le temps, tout en versant la 13ème rente dès 2026 comme promis, de lancer un grand débat national sur la mise au point de cette nouvelle recette.
Il est bon de ne pas toucher aux cotisations salariales. Il n'est pas bon de piocher chez les consommateurs ou les PME. Il faut inventer une autre voie. Et prendre le temps d'un débat politique en profondeur, dans toutes les couches de notre pays.
La TVA, la TVA seule, la TVA comme éternelle vache à lait, c'est trop facile ! Désolé, mais la copie du Conseil fédéral n'est pas satisfaisante.
Pascal Décaillet
Commentaires
Il est bien évident qu’un financement par la TVA est une hérésie. De fait, quoiqu’en dise le patronat (et de par mon propre statut, je suis de son côté), compte tenu du principe fondateur de l’AVS, le seul, je dis bien LE SEUL financement logique et légitime des rentes provient des cotisations paritaires employés/employeurs.
On peut bien évidemment déplorer le fait que les retraités actuels reçoivent des prestations pour lesquelles ils n’ont pas cotisé. Soit, mais le peuple l’a voulu ainsi.
Quant au choix du financement, logique et légitime (cotisations) ou pas (tout autre mode de financement), il appartiendrait également au peuple, et non à Mme Baume-Schneider, d’en décider.
S’enthousiasmer pour une 13ème rente, c’est bien mais quid du financement de cette belle mesure ? Le mal de la politique actuelle réside dans le souci de solutionner les problèmes dans l’immédiat sans en avoir les moyens. Après moi le déluge, nos enfants se débrouilleront bien ! Et le bon peuple a voté massivement oui. Où donc est passé le bon sens populaire ?
L'autre voie est d'arrêter d'importer des pauvres de l'étranger à qui il faut tout fournir et qui concurrencent les classes sociales basses de la population de souche et remplace la population indigène. Ce sont aussi ces importations qui compose la majorité de la criminalité en Suisse, mais aussi en Europe. A titre d'exemple, des estimations évaluent le coût de l'immigration en France à Euro 100 milliards (éducation gratuite, santé, logements subventionnés, allocations de la Caisse d'Allocations Familiales, et...). Et c'est sans compter le coût de la délinquance.
Pour précision. On parle de Euros 100 milliards PAR AN! C'est énorme et scandaleux.
On est bien d'accord. Je pense que beaucoup de monde ont des problèmes en math. Augmenter la TVA favorise aussi la magouille et le "black". J'irais même jusqu'à dire qu'on devrait définir dans la constitution suisse que la TVA ne peut pas dépasser (jamais) les 10%. Comme la dîme pour les églises chrétiennes... L'état doit faire avec ce qu'il a.