Sur le vif - Vendredi 15.03.24 - 09.55h
Les chaînes privées françaises sont devenues folles, à lier. Elles ne parlent plus que de l'Ukraine, et de l'intervention que la France pourrait y tenir. Plus que cela, toute la journée, avec leur armada de généraux en retraite, d'amiraux en disponibilité, d'anciens commandants de sous-marins nucléaires, "pouvant détruire mille fois Hiroshima".
Cette répétition à l'infini du thème de la guerre, ce ballet d'étoiles et de galonnés, ce Kriegspiel de salon, tout cela constitue, volontairement ou non, une formidable propagande pour le bellicisme de Macron. Non tellement par ce qui est dit, mais par la récurrence obsessionnelle du thème lui-même. Ces chaînes, y compris celle qu'on disait plus indépendante du courant majoritaire, sont désormais toutes noyées dans l'obédience au pouvoir élyséen. Elles en sont le relais, l'écho, le propagateur, l'illustrateur. Macron donne le thème, les surexcités des chaînes en continu organisent la variation musicale.
Ainsi fonctionne la propagande en 2024. Plus besoin d'un ministre en imperméable qui hurle dans un micro face à une foule convertie, non, juste une mise en scène répétitive, martelante, du thème voulu comme prioritaire par le pouvoir.
Tout esprit libre doit se révolter contre ce conditionnement, qu'il soit d'ailleurs interventionniste ou non. Tout esprit libre doit s'efforcer de penser par lui-même. Tout esprit libre doit décrypter les signes et les mécanismes du pouvoir, tout pouvoir, quel qu'il soit. Or, Macron, tout charmant soit-il, excellent devant les caméras (il le fut, hier soir), c'est le pouvoir.
On attend des médias autre chose que cet âme de valets.
Pascal Décaillet
Commentaires
On est sans voix.......
"Non tellement par ce qui est dit, mais par la récurrence obsessionnelle du thème lui-même".C'est totalement juste.
Il serait intéressant de savoir qui prend l'initiative d'un tel matraquage? Le patron de la chaîne, Brunet, l'audimat? Face à cet envahissement, comment résister? Comme vous dites, "il faut penser par nous-mêmes". Il faut savoir changer de chaîne et visiter les sites d'obédience différente pour ensuite se faire une opinion ""éclairée".
On présente souvent la diversité de la presse comme un élément essentiel de la démocratie. Certes. Mais lorsque tous les journalistes disent la même chose, ce qui se produit le plus souvent (à l'exception de quelques sites totalement libres...), on voit mal pourquoi le pouvoir politique devrait s'engager pour cette diversité et la subventionner.
Le problème est que, aujourd'hui, rares sont ceux qui osent exprimer un avis divergent de celui de leurs confrères. C'est vrai pour les journalistes, mais aussi pour les médecins et pour toutes les professions qui se prétendent "intellectuelles". Vous arrive-t-il de déceler des signes de diversité d'opinion au sein de nos universités ?
Les médias français sont tenus par l'Etat et six groupes milliardaires ou au minimum multimillionnaires. A la Révolution il y avait des centaines de journaux qui tenaient sur quelques pages. C'était un autre niveau de diversité des médias. Quand on est milliardaire ou millionnaire dans un pays on est complètement sous l'emprise de l'Etat. On est dans une démocrature.
En complément à mon commentaire précédent. En Suisse la TV appartient à l'Etat et deux groupes millionnaires détiennent 80% des journaux. On est vraiment dans la pluralité.
Comment abrutir le peuple ? Facile avec les téléphones portables et le réseaux sociaux. Il ne manque plus que les robots de l'IA. Ils sont en route !
Et c'est bien dommage qu'un ancien journaliste de la RTS, M. Rochebin participe allègrement à ce tumulte et n'hésite pas à mettre de l'huilée sur le feu en brandissant constamment le spectre de la guerre nucléaire. On va finir par croire qu'il la souhaite. C'est dommage, il aurait pu faire beaucoup mieux.