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Le Conseil fédéral gifle nos aînés. Et lacère notre cohésion nationale !

 
Sur le vif - Jeudi 08.09.22 - 16.01h
 
 
Le refus d'adaptation des rentes AVS, par le Conseil fédéral, est un absolu scandale. Un de plus. Jamais le pouvoir d'achat, à commencer par celui des plus précaires, n'a chuté aussi vite dans notre pays, depuis la guerre. Prix des aliments, loyers, prix des médicaments, primes maladie, essence, et maintenant chauffage, électricité. Jamais un geste n'a été autant nécessaire, de la part de Berne, envers nos aînés, ceux qui ont fait la Suisse d'aujourd'hui. Certains d'entre eux, on le sait, vivent dans des conditions indécentes.
 
A dix-sept jours d'une votation capitale sur l'avenir de notre système de retraites, ce fleuron voté le 6 juillet 1947, entré en vigueur le 1er janvier 1948, le Conseil fédéral gifle les rentiers de notre pays. Pour Swissair, on a trouvé les milliards. Pour les géants bancaires, on a trouvé les milliards. Pour Axpo, on vient de trouver les milliards. Pour la "cohésion de l'Union européenne", dont nous ne sommes même pas membres, on trouve les milliards. Pour la "coopération internationale", on trouve les milliards. Pour l'asile, et son organisation en forme d'usine à gaz, on trouve les milliards. Pour l'altérité lointaine, on trouve toujours les milliards ! Pour éponger les dépenses inconsidérées des années Covid, on trouve les milliards. Pour nos personnes âgées, qui ont fait ce pays avant nous, on ferme les bourses. C'est tout simplement dégueulasse. Et je pèse mes mots.
 
En Suisse, nous n'avons pas l'habitude de bousculer nos gouvernements. Nous l'avions, au dix-neuvième. Nous l'avions, en 1848, lors du Printemps des peuples. Nous nous sommes bien assagis, dans les années de prospérité. Mais je vous le dis : cette obédience silencieuse et complice face aux pouvoirs en place n'est pas installée pour l'éternité. Longtemps tus par nos manuels scolaires, ou juste mentionnés à la sourdine, de spectaculaires mouvements de bascule ont secoué l'ordre établi. Avec succès, en 1848. Avec un coup de semonce sans précédent, en novembre 1918. Le calme de la Suisse n'est qu'apparent.
 
Nous, citoyennes et citoyens de ce pays, nous le démos, nous la pierre angulaire du système suisse (bien avant les "élus", les corps intermédiaires, les cléricatures), crions notre colère face à ce Conseil fédéral. Exigeons justice pour nos aînés. Il en va de notre cohésion sociale. Il en va de notre fierté nationale. Il en va de nos intimes fureurs dans l'amour de ce pays. C'est aussi simple que cela. Simple comme la patrie. Simple comme l'émotion. Simple, comme la mémoire. Simple, comme le sentiment d'appartenance à une même communauté. Diverse, certes. Mais indivisible.
 
 
Pascal Décaillet

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