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D'urgence, le DIP doit être enlevé à la gauche !

 
Sur le vif - Vendredi 24.06.22 - 09.50h
 
 
Des sous, des sous, des sous. Chaque fois qu'on parle de l'Instruction publique à Genève, le seul et unique discours de la gauche est de larmoyer pour obtenir des "moyens".
 
L'école va mal ? Il faut des sous ! Les connaissances ne se transmettent plus ? Des sous ! L'illettrisme gagne du terrain ? Des sous ! L'enseignement de l'Histoire, à part quelques profs magnifiques, ne donne plus aux élèves, depuis longtemps, l'indispensable approche synthétique, et diachronique, pour avoir une vision d'ensemble ? Des sous ! Les profs de géo ne jurent plus que par l'endoctrinement climatique ? Des sous ! Plus aucun élève, ou presque, n'est capable de lire un poème, à haute voix, avec l'amour de la métrique et de la prosodie, le sens du "e" muet, la passion musicale de la syllabe ? Des sous, des sous, encore des sous !
 
Un secteur entier du DIP, s'occupant d'élèves en souffrance, dysfonctionne totalement depuis des années ? Des sous ! L'autorité politique élue a perdu tout contrôle sur cet Office ? Des sous ! Des choses très graves, méritant une Commission d'enquête, s'y sont produites, au détriment des élèves ? Des sous, des sous, encore des sous !
 
On dirait qu'en matière de formation, la gauche a perdu tout sens de l'essentiel : la qualité, humaine et intellectuelle, de la transmission des connaissances. Pour elle, sans argent, sans ces éternels "postes supplémentaires", rien ne serait possible pour perpétuer ce miracle permanent du savoir partagé, celui dont parle Péguy, dans "L'Argent", Cahiers de la Quinzaine, 1913. Au fond, cette gauche-là ne s'intéresse pas au coeur de la question. Elle tournicote, comme les trompettistes autour de Jéricho, en hurlant : "Des sous, des sous, encore des sous !".
 
Cet argent doit leur être refusé, et la droite a raison. Le DIP est déjà doté, en comparaison intercantonale, du budget le plus délirant du pays. Beaucoup trop de strates de contrôle, d'états-majors, de secrétaires généraux, de services de recherches, au détriment du front de l'enseignement. Ce dont le Département a le plus impérieux besoin, c'est le rétablissement de la confiance. Cette dernière, à tous les échelons, fait cruellement défaut. Le DIP est en état de décombres. Saluons les profs, les élèves, le personnel administratif et technique, les doyens et directeurs qui, malgré cette déroute généralisée de l'autorité politique, continuent, au jour le jour, de pratiquer au mieux cette incomparable rencontre humaine qui s'appelle la transmission des connaissances.
 
En 2023, d'autres devront reprendre ce Département sinistré. Venant d'autres horizons. Ayant d'autres discours, d'autres horizons d'attente, d'autres approches intellectuelles et spirituelles, que la perpétuelle mendicité pour quémander des "moyens supplémentaires".
 
 
Pascal Décaillet

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