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France : la revanche des Girondins

 
Sur le vif - Jeudi 23.06.22 - 09.19h
 
 
Il faut cesser, dans les cinq ans qui viennent, de parler de Macron. Sauf dans les chasses gardées qui restent historiquement les siennes : la défense nationale et la politique étrangère. Là, son domaine réservé doit être respecté. Mais, sur les dossiers lourds des affaires intérieures, il n’a plus la main. La réforme des retraites, par exemple, ne sera plus guidée de l’Élysée, elle appartient au génie divers et complexe de la France des profondeurs.
 
La nouvelle Assemblée en est le reflet. C’est d’elle, pour cinq ans, que procèderont les grands changements. De facto, la France est revenue à un régime parlementaire, style Troisième ou Quatrième République. Cette Révolution n’est venue ni d’en haut, ni de la rue, mais de 577 élections juxtaposées, sans rapport l’une avec l’autre, dans l’ancrage polymorphe de la France politique. 230 ans après la Convention, c’est la revanche des Girondins.
 
C’est aussi, après une éternité d’étouffement et de silence, l’émergence tant attendue de la parole du peuple. Là, c’était pour élire une Assemblée à nulle autre pareille, ne devant rien au Prince, n’ayant nul compte à lui rendre, prête à contrôler, voire censurer les gouvernements. Sous la Troisième, sous la Quatrième, c’était chose courante.
 
Mais le peuple de France ne s’arrêtera pas là. Il lui reste à inventer des outils de décision directe lui permettant d’infléchir le destin du pays. Et sans passer, cette fois, par les corps intermédiaires. C’était, avec le pouvoir d’achat, la grande revendication des Gilets jaunes. Macron lui avait répondu par le mépris. La brioche !
 
Quant aux pies bavardes des chaînes privées, où caquettent encore les petits collabos de la Macronie (dont l’un, ineffable et gluant), elles peuvent continuer de répéter en boucle, toutes les cinq secondes, le nom du monarque, ne parler que de lui à longueur de journées, elles demeureront comme les perroquets d’Hergé, sur cette île lointaine où avait, trois siècles plus tôt, vécu le Chevalier de Hadoque. Et elles, répétant à l’envi les injures de l’illustre ancêtre. Transmises, de génération en génération, par des milliers d’autres volatiles en folie. Quelles plumes ! Et quelles voix !
 
 
Pascal Décaillet
 

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