Sur le vif - Dimanche 21.03.21 - 10.46h
La presse dominicale, qu'on a connue plus transgressive dans la projection intellectuelle, se contorsionne pour savoir quel Département on pourrait bien "donner" à Pierre Maudet, en cas de réélection.
A la vérité, Frères orangés, ne vous faites aucun souci à ce sujet. Si, par hasard, Pierre Maudet devait être réélu, ce qui est loin d'être fait à J-7, alors croyez-moi, il ne s'agira pas, pour le Triste Sextuor, de lui "donner" un dicastère. "Donner", oui, ce mot méprisant que vous osez, comme s'il s'agissait de statuer sur le nombre de miettes de pain qu'on jette à un moineau, ou sur la pièce que l'on concède à un mendiant, sur un parking de supermarché.
Le Sextuor n'est pas propriétaire d'une parcelle, dont il n'aurait, à regret, qu'à bien vouloir laisser une partie, la plus infinitésimale possible, à l'enfant prodigue.
Le Sextuor est au service du peuple, qui l'élit. Il doit avoir l'intelligence d'en percevoir les signaux.
Si, par aventure, Pierre Maudet devait être réélu, après trois années où il fut pestiféré, alors ce sera beaucoup plus qu'une simple élection, beaucoup plus qu'un simple rapport mathématique entre lui et ses concurrents.
Si Pierre Maudet est réélu, c'est un séisme. La voix du peuple, contre vents et marées, qui tonne, dans la nuée.
Et il ne va pas réélire Maudet, le peuple, pour que le Triste Sextuor lui accorde, du bout des lèvres, un strapontin. Mais bel et bien, pour que le Conseil d'Etat fonctionne à nouveau à sept, sans la moindre injustice, ni la moindre inégalité, de l'un à l'autre.
Si Pierre Maudet est réélu, ça n'est certainement pas lui qu'il s'agira d'avoir à l’œil. Mais les six autres ! Et, au premier chef, cette Présidente du Conseil d'Etat qui a multiplié les paroles pour dire à quel point toute collaboration avec le pestiféré lui pesait. En tirera-t-elle les conséquences ? Aura-t-elle, elle aussi, le courage de mettre son poste en jeu ?
Il est un peu dommage que la presse orangée, toute à l'écoute des vibrations acariâtres du Sextuor, n'ait pas eu l'ampleur de vue de considérer la dimension tellurique, volcanique même, d'un retour du pestiféré.
Pascal Décaillet