Sur le vif - Dimanche 15.11.20 - 10.52h
"Task force", "Commission sanitaire", la floraison des machins administratifs, dépourvus de toute légitimité citoyenne, se répand, à Genève et en Suisse, plus vite que le virus.
Cette crise sanitaire nous aura appris une chose : la singulière capacité des élus, en Suisse, à se retrancher, à la première tempête, derrière des entités bureaucratiques. Le chef ne dit plus : "Je décide, j'assume cette décision", mais "La Commission sanitaire estime que...".
La Commission sanitaire peut "estimer", tant qu'elle veut. Mais elle ne gouverne pas le Canton de Genève. Pour la prise de décision stratégique, nous avons trois échelons : l'exécutif, le législatif, et surtout le peuple, par la voie de la démocratie directe. Face à ce trio, la "Commission sanitaire", la "Task force", n'ont strictement aucune existence, si ce n'est aux ordres de l'autorité politique, pour la conseiller, tout au plus.
Et l'autorité politique, ça n'est pas un Conseiller d'Etat, tout seul ! Sauf à vouloir ajouter un nouvel échelon à Genève : celui de Dictateur cantonal.
C'est tout simplement notre démocratie qui est en jeu. Notre magnifique démocratie suisse, fondée sur la confiance, le respect, la primauté du politique sur l'administration, la responsabilité. Comme entités politiques de décision, la "Commission sanitaire" ou la "Task force" n'existent pas.
Pascal Décaillet