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Adultes, libres, vaccinés

 

Sur le vif - Lundi 22.06.20 - 09.43h

 

Je n'ai jamais partagé cette idée voulant qu'un Parlement soit "représentatif". Il y a, dans cet adjectif, un côté peinard, gentillet, école publique genevoise égalitaire, en un mot gnangnan, qui m'exaspère.

Représentatif de quoi ? Des genres ? Des ethnies ? Des options de vie privée ? Des adhésions confessionnelles ? Des classes d'âge ?

A tout cela, je dis non. Ou plutôt, je dis : cela n'est pas ma conception de la République.

Un Parlement incarne le choix électoral d'un moment. De cela, et de cela seul, il est "représentatif". C'est tout.

Il n'est pas une gentille photographie de famille. Mais un rapport de pouvoir, voulu par le peuple, pour une période donnée. Le pouvoir n'est pas quelque chose de sympathique. Il fait mal, parfois. Il ravit les uns, écarte les autres. Il est un jeu de victoires et de défaites, de larmes et de jouissances.

Il est le résultat d'une volonté citoyenne. Il n'est pas une foire aux échantillons, avec nécessité proportionnelle de les exhiber tous. Il n'est pas une palette de couleurs. Il n'est pas un arc-en-ciel.

Si la volonté citoyenne du moment de l'élection a choisi de fortes majorités dans un sens, ou dans l'autre, elles sont légitimes, pour la législature. Il n'y a pas à tempérer ce choix du peuple par des quotas, de quelque ordre qu'ils puissent surgir. La volonté populaire est indivisible.

En République, il n'y a ni hommes, ni femmes, ni ethnies d'origine, ni jeunes, ni vieux, ni communautarismes confessionnels, ou comportementaux. Il n'y a que des citoyennes et des citoyens. Adultes, libres, vaccinés.

 

Pascal Décaillet

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