Sur le vif - Vendredi 22.05.20 - 21.48h
C'est mon excellent confrère Raphaël Leroy, de la RTS, qui l'annonce : le Président du Conseil d'Etat genevois, le Vert Antonio Hodgers, aurait fait part de "réserves" quant aux sanctions envisagées par Mauro Poggia contre les organisateurs - ou incitateurs - de la manifestation totalement illégale de cyclistes de lundi soir. Il se réserverait même le droit de rompre la collégialité.
La question, à partir de ce soir, n'est absolument plus celle des pistes cyclables, ni de leur largeur, toutes choses dont on doit en effet pouvoir discuter. Les cyclistes doivent circuler en toute sécurité en ville, pas le moindre problème de ce côté-là.
Non. La question est désormais celle de la République. Nous sommes dans un État de droit. Le gouvernement cantonal en est le premier garant. Lundi, une manifestation manifestement illégale, bafouant les consignes sanitaires que nous nous imposons tous depuis deux mois, a éhontément défié les lois de la République. Elle a piétiné les directives du Conseil fédéral, et leur mise en application par le Conseil d'Etat genevois.
A partir de là, le problème n'est évidemment plus la largeur des pistes cyclables. Il est celui du respect de la loi, en République. Sous prétexte d'idéologie douce, ayant le vent en poupe, portée par une doxa à laquelle nul ne semble avoir le courage de s'opposer, il faudrait fermer les yeux sur une atteinte à notre ordre légal !
Qu'un militant Vert pense comme cela, c'est une chose. Ou un religieux du vélo. Mais le Président du Conseil d'Etat genevois !
Lundi soir, deux mille personnes (estimation maximale) ont participé à cette manifestation illégale. Nous sommes un Canton d'un demi-million d'âmes. Cela signifie que 498'000 personnes n'y ont pas participé ! Les citoyennes et citoyens qui appartiennent à cette majorité silencieuse doivent maintenant se réveiller.
Tout Conseiller d'Etat qui conteste les sanctions envisagées par Mauro Poggia, donc qui met en cause le respect de la loi, doit être immédiatement dessaisi de ses fonctions. Et occuper, s'il le souhaite, un poste d'observateur, sur le Pont du Mont-Blanc.
Pascal Décaillet