Sur le vif - Vendredi 03.04.20 - 18.12h
Si les décisions d'aide aux entreprises, par les fonctionnaires de Berne, s'opèrent de façon aussi linéaire, massive, indifférenciée que les décisions sanitaires, alors on est très mal partis !
Citoyen contribuable, j'enrage déjà, à l'annonce de ces dizaines de milliards, distribués à tous vents. Bien sûr qu'il y aura des abus, je les vois déjà venir ! Avec des entrepreneurs frauduleux, profitant de cette aubaine pour renflouer une trésorerie déjà déficiente, avant la crise.
Les milliards de Berne, d'où viennent-ils ? Réponse : de nous tous ! De tous les contribuables suisses ayant dûment travaillé ces dernières décennies, donc dûment été rémunérés, donc dûment imposés ! C'est donc le patrimoine national, le fruit de notre sueur, dont on annonce allègrement le "déblocage", comme si de rien n'était, comme s'il s'agissait d'une simple guigne.
Autant je défends les PME, et jusque dans mes entrailles, autant je me méfie de ces sommes astronomiques, décidées par des fonctionnaires, sans contrôle parlementaire (mais que foutent donc les législatifs de notre pays, depuis le début de la crise ?). Comme un éléphant dans un couloir, on voit déjà les abus !
Et les entreprises qui ne demandent rien ? Peut-être, parce que, jusqu'à maintenant, elles ont été gérées avec sagesse et prévoyance, inclusion de la fameuse "prise de risque". Maintien d'un minimum de trésorerie. Investissement sur la qualité du travail. Excellence de la finition. Respect des délais. Rapport de confiance avec les clients, la clef de tout. Ces entreprises, non seulement n'auront pas un seul centime de Berne, mais encore vont devoir payer davantage d'impôts, ces prochaines années, par inévitable contribution linéaire à l'effort général. Et là, en termes de justice, ça devient franchement écœurant, voire dégueulasse.
Alors, Mesdames et Messieurs les fonctionnaires de Berne, qui allez allègrement distribuer le patrimoine national à des entreprises, vous avez intérêt à viser juste. Ne pas vous faire rouler par des margoulins. Vous montrer économes de l'argent public. Dans le cas contraire, c'est le crédit de l'Etat, donc l'essentiel en République, qui risque de s'en trouver dévasté.
Pascal Décaillet