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Versailles : il n'y a rien à fêter

 

Sur le vif - Vendredi 28.06.19 - 10.31h

 

Signé il y a cent ans aujourd'hui, le Traité de Versailles, totalement injuste et humiliant pour l'Allemagne, dicté par la soif de vengeance d'un Clemenceau déserté par le génie rassembleur qui avait été le sien en 1917 et 1918, est l'une des pires calamités du vingtième siècle.

J'ai creusé en profondeur la période qui, en Allemagne, s'ouvre avec la Révolution du 9 novembre 1918 (avant-veille de l'Armistice), couvre toute l'année 1919 et s'étend jusqu'au putsch raté de 1923. Versailles est une abomination. C'est la loi des vainqueurs dans toute sa caricature, Clemenceau en étant bien plus responsable que le Président Wilson.

Versailles est la cause immédiate de la radicalisation des Corps-Francs (lire Ernst von Salomon, Die Geächteten, les Réprouvés) en mouvements politiques, dont évidemment le NDSAP.

Versailles est la cause directe de l'instillation, aux tréfonds de l'âme allemande, d'une immense colère rentrée. On sait quel homme, pendant toutes les années vingt et jusqu'au 30 janvier 1933, à su incarner cette colère, lui donner des raisons de se transformer en revanche.

Versailles est l'une des causes, quatorze ans avant, de l'avènement du nazisme. La cause des colères territoriales sur Dantzig. La cause de l'aspiration, par fierté, à un réarmement. Et quel réarmement, le jour venu !

Versailles porte en son sein, vingt ans avant, les germes de la Seconde Guerre mondiale. Ce Traité a été signé dans une candeur de monde nouveau et multilatéral, dans l'ignorance totale de la réalité des nations.

Versailles est une honte. Cent ans après, il n'y a rien à fêter.

 

Pascal Décaillet

 

 

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