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Journée des Dupes

 

Sur le vif - Lundi 13.05.19 - 16.45h

 

Dans l'histoire de la propagande politique à Genève, c'est une véritable Journée des Dupes que nous venons de vivre. Avec le recul, elle devra être analysée, sans concession.

 

Jeudi 9 mai, à dix jours d'un scrutin capital pour Genève et pour la Suisse, des inspecteurs en civil de la Police judiciaire ont débarqué au 25, rue des Acacias, dans les locaux du Service des votations. La perquisition en elle-même, la théâtralité qu'elle produit, les soupçons qu'elle induit, tout cela n'a été voulu ni par la presse, ni par un metteur en scène à Hollywood, mais par le Parquet de la République et Canton de Genève. Qu'un immense émoi en fût immédiatement créé, est totalement normal dans un contexte de processus électoral en cours.

 

Dans la Tribune de Genève, le vendredi 10 mai, le Président du Conseil d'Etat affirmait qu'il s'agissait "d'une affaire extrêmement grave". Ce jugement n'est dû ni à la presse, ni à un metteur en scène d'Hollywood, mais au numéro 1 de l'exécutif genevois.

 

Cet après-midi du lundi 13 mai, on assiste à la mise en scène du désamorçage, par le numéro 1 du Parquet, puis dans la foulée par le numéro 1 de l'exécutif. Lequel se permet de juger le travail des journalistes. Lui qui, trois jours plus tôt, parlait "d'une affaire extrêmement grave" ! Cette entreprise de désamorçage, en pleine crise politique, à six jours du scrutin, ne provient ni de la presse, ni d'un metteur en scène d'Hollywood. Mais des deux principaux personnages ayant contribué à dramatiser l'affaire : le numéro 1 du Parquet, puis le numéro 1 de l'exécutif.

 

Peut-être pourrait-on souhaiter, dans le cas d'une crise à venir, que le numéro 1 du Parquet, amateur de perquisitions spectaculaires, puis le numéro 1 de l'exécutif, avant d'avoir à désamorcer une crise, s'emploient, en amont, à éviter d'en créer eux-mêmes les conditions.

 

Pascal Décaillet

 

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