Sur le vif - Vendredi 02.11.18 - 13.09h
Le Parlement joue un rôle important dans notre vie politique suisse. Il fait des lois, ce qui n'est pas rien. Mais il ne constitue en aucun cas l'alpha et l’oméga de notre démocratie.
Non, la pierre angulaire, c'est le corps des citoyens, le suffrage universel. Par le référendum, il peut défaire les lois votées par le Parlement. Beaucoup mieux : par l'initiative populaire, il peut exhumer les sujets que la classe politique a volontairement laissé gésir dans les entrailles de la terre.
Ces sujets, par la voie de l'initiative, les citoyens peuvent en faire des thèmes majeurs de notre vie politique, d'envergure nationale, sur lesquels les cinq millions d'électeurs de notre pays prennent parti. Jusque dans les repas familiaux, on s'engueule, comme dans le fameux dessin de Caran d'Ache, sur l'Affaire Dreyfus.
Le Parlement chuchote et passe des compromis tactiques et soupesés, la peuple vit et s'exprime. Si 40% des cinq millions votent (c'est la moyenne), cela fait deux millions de personnes qui, quatre fois par an, dessinent ensemble le destin de la nation.
Deux millions, c'est tout de même un peu mieux, un peu plus ancré en légitimité tellurique, que 246 à Berne, non ?
Pascal Décaillet