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Le patron, c'est le citoyen

 

Sur le vif - Vendredi 02.11.18 - 09.03h

 

Je l'ai déjà dit : les citoyennes et citoyens suisses doivent entreprendre quelque chose, peut-être une initiative, pour un encadrement et un contrôle démocratique systématiques de ces fameux "Accords de libre-échange" que Berne signe à tour de bras, loin du regard du peuple.

 

Ces Accords, qui pullulent depuis les années soixante, sont beaucoup trop nombreux, ils embarquent la Suisse dans une forêt contractuelle d'une complexité inouïe, ils ont été préparés par l'administration, aux ordres d'une idéologie libérale, voire ultra, pour faciliter la vie des exportateurs. Le Commerce extérieur est considéré, à Berne, comme une Arche Sainte, inattaquable.

 

La possibilité de se retourner contre ces Accords par la voie démocratique, pas seulement le Parlement mais le suffrage universel, est au mieux théorique, au pire inexistante.

 

Un exemple : Berne se targue, en gonflant les pectoraux, d'avoir arraché un Accord avec l'Indonésie. La question de l'huile de palme, concurrente mortifère de notre colza suisse, n'est pas résolue, aucune garantie solide pour les paysans suisses n'ayant été obtenue.

 

Les Accords signés par la Suisse doivent être ratifiés par le suffrage universel. En tout cas, ceux d'entre eux qui posent problème, aux yeux du corps des citoyens. Il faut inventer, dans les années qui viennent, une possibilité simple et rapide de contrôle démocratique des Traités potentiellement dangereux pour la cohésion sociale, l'indépendance et la souveraineté de notre pays.

 

Cette possibilité doit être autre que le référendum. Ce dernier, qui conteste une loi votée par le Parlement, intervient beaucoup trop tard, une fois que la loi est achevée, tricotée. Du coup, on doit accepter ou refuser un paquet, dans son ensemble. Dans ce modèle, le Parlement demeure la référence centrale, celle qu'on approuve ou non. Or, la pierre angulaire, ça ne doit pas être le Parlement, mais le corps souverain des citoyens. C'est lui, dans les années qui viennent, qui doit enfin pouvoir en Suisse assumer toutes ses responsabilités politiques.

 

En démocratie, le patron c'est le citoyen.

 

Pascal Décaillet

 

 

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