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Fétu de paille, dans la tempête

 
Sur le vif - Samedi 27.10.18 - 10.51h

 

Toutes ces forêts d'associations, en Suisse, qui tiennent absolument à donner leur mot d'ordre, à chaque votation fédérale.

 

Elles en ont évidemment le droit. Mais enfin, pour la plupart d'entre elles, quel intérêt, quelle pertinence ? L'immense majorité d'entre elles n'ont strictement aucun rapport avec l'objet soumis au peuple et aux cantons. Je vais même vous dire une chose : je ne vois pas exactement en quoi, sur l'affaire des juges étrangers (25 novembre), l'avis des patrons aurait plus d'importance que celui des plombiers, ou des ramoneurs.

 

Ce que charrie cette votation, c'est la question de la souveraineté législative d'une nation. Doit-elle être absolue ? Peut-on, au contraire, accepter dans certains cas de la déléguer ? Cela se discute, en effet ! Eh bien cette question, centrale, passionnante, est une affaire CITOYENNE. Elle n'est aucunement, en priorité, une affaire économique, ni patronale, ni syndicale.

 

Je veux bien que le lobby des exportateurs, si puissant, si choyé par le PLR, nourrisse quelque angoisse à l'idée qu'on pourrait aller lui détricoter ces fameux "Accords de libre-échange", qui leur facilitent tant la tâche. Cela aussi, assurément, se discute. Mais désolé, cela est loin d'être l'essentiel dans la question soumise au peuple le 25 novembre !

 

Cette question, celle de la primauté du droit national, n'est pas une question patronale, ni syndicale, ni celle d'une quelconque corporation. Non, elle vient interroger L'INTIME CONVICTION INDIVIDUELLE de chaque citoyenne, chaque citoyen de notre pays. Qu'il soit patron, employé, ou (comme votre serviteur) petit entrepreneur indépendant.

 

Intime conviction individuelle : une initiative est une affaire du peuple avec le peuple, sans intermédiaires. Partie d'un petit groupe de citoyens, elle s'en vient questionner, un beau dimanche, à l'issue d'une campagne sonore et nationale, le corps entier des citoyens : plus de cinq millions de personnes. Les questionnant tous, dans leur totalité indivisible, elle les questionne à la fois CHACUN, INDIVIDUELLEMENT.

 

Moi, citoyen, toi citoyenne, quelle est ma volonté profonde pour l'intérêt supérieur de mon pays ? Que la loi nationale soit sans recours ? Qu'elle puisse, dans certains cas, en souffrir ? C'est une question fondamentale ! Elle engage le rapport intime de chacun d'entre nous à l'idée nationale. Face à l'immédiateté sacrée de ce lien entre l'individu et le destin du pays, les mots d'ordre de la profusion d'associations de notre pays ne doivent pas peser plus qu'un misérable fétu de paille, dans la tempête.

 

Pascal Décaillet

 

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