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Bravo, Martin !

 

Sur le vif - Vendredi 26.10.18 - 18.11h

 

Un grand bravo au jeune et courageux Martin Reist, conseiller général en Ville de Sion, entrepreneur, qui résiste, en direct en ouverture de Forum, à un patron chevronné, opposé à l'initiative pour l'autodétermination, qui ne cesse de le prendre de haut, et même de ricaner paternellement, lorsque son adversaire s'exprime, un peu dans le style "Te mesurer à moi, qui t'a rendu si vain, toi qu'on n'a jamais vu les armes à la main". (Le Comte à Rodrigue, Le Cid, Acte II, Scène 2).

 

Le hurleur, le ricaneur, sûrement sympathique au demeurant, ne sait parler qu'exportations, interconnexion mondiale, il n'a STRICTEMENT aucune vision politique, il ne voit pas plus loin que les marges de son carnet de commandes. On croirait entendre le discours d’Économie Suisse, avec ses accents de fin du monde, lors de la campagne du 9 février 2014.

 

Le jeune Martin Reist, lui, demeure calme, parfaitement clair, sa voix est posée, il ne se laisse en aucun cas impressionner par les hurlements aigus, au bout du fil, de son aîné.

 

D'un côté, "l'investisseur exige que mon produit soit européen", tu parles d'un argument dans le champ citoyen ! De l'autre, des propos posés, sur la souveraineté. L'adversaire de Martin Reist est sûrement un excellent entrepreneur. Mais désolé, dans un débat autour d'une initiative populaire fédérale, on inscrit son discours - qu'on soit pour ou contre - dans l'ordre politique, dans l'ordre citoyen, dans l'ordre de l'intérêt supérieur du pays.

 

Je n'ai pas senti cette dimension dans le discours de l'exportateur. Je l'ai puissamment sentie dans les paroles de Martin Reist.

 

J'ajoute une dernière chose. Je suis moi-même un petit entrepreneur, depuis douze ans et demi. Je sais ce que cela signifie. Tiens, je viens de passer mon après-midi à m'occuper de TVA, par exemple. Mais je suis aussi citoyen. Face à une initiative, c'est à ce titre qu'on intervient. A ce titre, aussi, qu'on décide souverainement de l'avenir du pays, un beau dimanche.

 

La Suisse n'est pas une entreprise. Elle est une communauté d'hommes et de femmes, citoyennes et citoyens, unis dans le partage d'une mémoire, désireux de construire l'avenir ensemble. Soucieux de l'intérêt commun. S'engueulant fraternellement, quatre fois par an, autour de votations fédérales. Aimant les vibrations secrètes, envoutantes, telluriques, de leur patrie. Dans la voix du jeune Reist, j'ai cru percevoir certaines de ces inflexions-là. Un tempérament politique, en Suisse romande, est né.

 

Pascal Décaillet

 

 

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