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La Suisse et le printemps des peuples

 

Sur le vif - Samedi 15.09.18 - 09.29h

 

Une fois pour toutes, il faut jeter aux oubliettes ce leurre technocratique intitulé "Accord cadre institutionnel avec l'Union européenne". Le pression mise par Jean-Claude Juncker, sentinelle vacillante d'une Europe en dérive, ne doit avoir comme réponse de la Suisse que le silence et l'indifférence.

 

Né de l'esprit tortueux de M. Burkhalter, repris pour des raisons de stratégie politique interne par M. Cassis, cet "Accord" n'est rien d'autre qu'un bricolage juridique, sur du néant politique. Écrit sur du vent !

 

Grand admirateur - plus que cela, même - de Jean-Pascal Delamuraz, que j'ai très bien connu et maintes fois interviewé, je lui reprochais déjà, du temps de son pouvoir, la véritable armada bureaucratique mise en place à Berne, aux frais des contribuables suisses, pour plancher sur le dossier Suisse-Europe.

 

Du Bureau de l'Intégration, dont il faudra bien, un jour, établir la véritable Histoire, jusqu'à la mobilisation des fonctionnaires du Commerce extérieur, que de juristes, d'économistes, de gratte-papier engagés, sur nos impôts fédéraux directs, pour imaginer les mille et un scénarios, après le rejet de l'EEE le 6 décembre 1992, des relations entre Berne et Bruxelles ! J'ai vécu tout cela de près, j'ai la mémoire des hommes et des dates, je n'oublie rien, jamais.

 

"L'Accord cadre institutionnel", hormis déjà la laideur des mots, ce lourdingue de gothique verbal dégoulinant, c'est, repris par M. Burkhalter, l'héritier de tout ce petit monde dûment entretenu à Berne, depuis la campagne EEE, pour que la Suisse puisse à tout prix demeurer en phase avec cet Empire tentaculaire qui s'est tissé autour d'elle.

 

Le petit hic, le très léger accident de l'Histoire, que personne à Berne ne semblait avoir prévu, c'est que l'Union européenne s'effondre. En Italie, pays fondateur en 1957, en Autriche, en Hongrie, en Pologne, et dans le Land très puissant de Bavière, des forces politiques, voulues par les peuples de ces pays, exigent maintenant une autre structure entre les pays d'Europe. Une structure qui commence par prendre acte de la nation, plutôt que la gommer. Et qui refuse absolument l'idée d'une Europe technocratique, gouvernée par des fonctionnaires, légiférant par-dessus les nations. C'est cela qui est en train d'advenir, cela qui monte en Europe, aujourd'hui l'Italie, demain peut-être la France, voire l'Allemagne, rien n'est exclu.

 

Ce printemps des peuples, 170 ans après celui qui a donné naissance aux nations d'aujourd'hui, et notamment à la nôtre, vaut infiniment plus, en termes de considération historique, que les virgules soupesées de MM Burkhalter et Cassis sur "l'Accord cadre institutionnel" avec l'Union européenne. Ce printemps des peuples aura raison des technocrates, il est semeur d'avenir, là où l'actuel conglomérat de Bruxelles ne représente plus ni dessein, ni cohérence, ni espoir.

 

Pascal Décaillet

 

 

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