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Angela Merkel, Année Zéro

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Sur le vif - 07.01.16 - 15.33h

 

Les récents événements, à Cologne, vont avoir l'effet d'un brasier. Ils sont la cause directe contribuant à pulvériser définitivement un mythe que nous brandit, depuis des décennies, une certaine gauche libertaire, objectivement alliée à la frange la plus ultra-libérale du patronat : la sanctification de l'altérité. Au nom de l'ouverture des frontières.

 

Comme si "l'Autre" était par nature salvateur. Et comme si le contraire de l'Autre, donc nous-mêmes, ce que nous sommes, ce que nous avons forgé ensemble comme identité commune, comme communauté de valeurs (Gemeinschaft), pendant des siècles, était par nature suspect. Comme si nous devions nous méfier de nous-mêmes, en absolue priorité, avant que d'oser le moindre jugement sur l'Autre.

 

Ce mythe, aujourd'hui, vole en éclats. Les beaux discours d'une certaine gauche libertaire, du reste associée aux plus ultras des libéraux libre-échangistes, cette rhétorique de l'exaltation du métissage et du "vivre ensemble", ne passe plus.

 

Face au destin allemand, dont elle a la charge, face au continent européen, auquel elle adore, comme aux temps du Saint Empire, donner des leçons, Mme Merkel a échoué. Elle n'a pas su contenir l'incroyable flux de "migrants" de ces derniers mois. Elle a même, dans un premier temps, pour plaire à l'aile la plus libérale de son grand patronat, sanctifié à son tour cette altérité, qu'elle décrivait comme providentielle. Heureusement, le Ministre-Président de Bavière, le Land le plus exposé à l'afflux massif, l'excellent Horst Seehofer, lui a signifié la déraison de sa posture. Mais il était déjà bien tard.

 

Mme Merkel, Chancelière d'Allemagne fédérale, a échoué, dans le discours comme dans les actes, face à la crise la plus importante que doit affronter son pays depuis 1945, Année Zéro, année la plus noire de l'Histoire allemande depuis la fin de la Guerre de Trente Ans (1648). Son crédit en sort très entamé. Saura-t-elle en tirer les conséquences ?

 

En comparaison de cette gravissime sous-estimation, l'affaire Guillaume, qui avait coûté son poste, le 7 mai 1974, à Willy Brandt, apparaît, malgré son fumet populaire de roman d'espionnage, porté en apothéose en pleine Guerre froide, comme bien mineure.

 

Pascal Décaillet

 

 

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