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Pour une droite populaire et sociale

 

Chronique publiée dans le Nouvelliste - Vendredi 07.03.14


 
La droite suisse a perdu son âme. Réduite, depuis deux décennies, au seul culte de l’Argent, elle n’a plus conscience des valeurs qui constituent ses différentes souches. Peu de radicaux sont encore capables de tenir un discours sur le Freisinn, la liberté individuelle, la responsabilité, le rôle et la dimension de l’Etat. Peu de démocrates-chrétiens peuvent vraiment – autrement que par des lieux communs – articuler une réflexion sur les fondements philosophiques de leur parti. On ne leur demande pas de lire en latin les encycliques de Léon XIII, mais enfin quelques notions sur ce qui différencie leur parti du reste de la droite, oui. Quant aux gens de l’UDC, joyeux d’appartenir à une communauté (Gemeinschaft), on est heureux de leur félicité, mais on se dit qu’un brin de développement conceptuel n’est pas nécessairement interdit.


 
Les droites suisses (le pluriel s’impose) ont énormément souffert de l’empire exercé sur les consciences, depuis une bonne vingtaine d’années, par le libéralisme. Oh, pas celui d’Olivier Reverdin, qui fut mon professeur, mais celui du seul profit bancaire, de la primauté accordée aux actionnaires au détriment des travailleurs, du gain facile, virtuel, comme si l’argent tombait du ciel. Tout cela, me direz-vous, a commencé à s’effondrer. C’est vrai, mais le mal est fait. Dans les esprits, il n’y aurait de droite que celle du casino, ou alors celle des conservateurs. La réalité est plus complexe. On peut être de droite avec une profonde conscience sociale, un respect du travail et des travailleurs, l’acceptation d’un État fort.


 
On peut être de droite, aussi, avec cette bonne humeur, cet amour des gens qu’on ne trouve pas exagérément, depuis trop d’années, chez les notables, y compris d’ailleurs socialistes. Aimer la politique n’oblige personne à faire la gueule. Pour ma part, je veux une droite populaire et sociale, très proche des gens, enthousiaste, aimant le pays, soucieuse de justice, respectant la nature et notre patrimoine. Toutes choses qui sont ancrées en elle, et dont il n’est pas question de laisser le monopole à la gauche. Là où le libéralisme du gain virtuel a échoué, réinventons l’appartenance républicaine. La fraternité, c’est pour tous les humains. Pas seulement pour la moitié d’entre eux.


 
 
Pascal Décaillet

 

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