Sur le vif - Mercredi 12.02.14 - 09.54h
La Tribune de Genève, le Temps et la Pravda RTS n'ont toujours rien compris. Non seulement ils ont fait éhontément, avec un déséquilibre jamais atteint, la campagne du non, mais sont incapables de saisir le sens profond du signal donné dimanche par le peuple et les cantons. Ils ne cessent de nous balancer de façon revancharde et martelée, à la une ou en ouverture d'émissions, les "menaces" de la Machine européenne. "Bruxelles ne bluffe pas", ils vont couper l'électricité, "la Panne" (titre dürrenmattien) nous guette, etc. Sans la Lumière européenne, la Suisse s'en retournerait à la nuit des origines.
Cette manière de punir l'électeur-lecteur d'avoir mal voté, et de bien lui montrer, comme une maîtresse d'école, les conséquences de son acte, est proprement insupportable. La nouvelle de dimanche, c'est que le peuple et les cantons suisses, souverains, ont pris une décision que le Conseil fédéral (et non l'UDC, pour faire référence à la dernière infantilité de mauvais perdant du PLR) a pour mission d'appliquer. De façon conforme à la volonté populaire, et sans la tripatouiller.
Quant au président de la Confédération, son rôle est d'incarner l'unité du pays, et non de mettre en scène, devant un journaliste alémanique qui fait son boulot, une improbable défense ethnique de l'identité romande. Il est le président de tous les Suisses, de ceux qui ont voté oui comme de ceux qui ont voté non. Cette rebuffade de M. Burkhalter, hier, à simples fins démonstratives, n'est tout simplement pas digne de sa fonction. Et dévoile, derrière l'apparence de celui qu'on pouvait encore prendre pour un gentleman, la réalité de son caractère: celle d'un mauvais perdant.
Pascal Décaillet