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Grand Conseil: l'extase de l'entre-soi

 

Sur le vif - Vendredi 25.01.13 - 20.00h

 

Elles furent bien pénibles, et méchamment pesantes, les vingt premières minutes du Grand Conseil, ce soir. Un député s’en va, on se relaye pour lui passer la pommade. Une tradition ? Ça n’est pas une raison pour ne pas s’en étonner. Car enfin, l’hommage à Guillaume Barazzone, qui quitte le cénacle pour avoir été élu à l’exécutif de la Ville, fut trop long, trop appuyé. On eût cru la Chambre de 1957 se séparant d’un Edouard Herriot l’ayant maintes fois présidée, et y ayant siégé pendant un demi-siècle. Ou l’Angleterre, prenant congé de Victoria.

 

Surtout, ces effusions, plus ou moins talentueuses, de rhétoriciens plus ou moins fluides, ont la tonalité, au mieux, d’un repas de fin d’année, ou de quelque propos de mariage, à l’heure bienfaisante du mousseux. Et n’ont rien à faire, sur une telle longueur, dans l’enceinte d’un Parlement dont la mission première est d’être au service de la population. Et non de se regarder le nombril.

 

Le signal : une fois de plus, une caste parlementaire genevoise qui se parle à elle-même, se félicite elle-même, se fait rire elle-même, au milieu d’un immense miroir. Les députés de l’entre-soi. L’extase de l’autocongratulation. Tragi-comédie en cercle fermé, même pas de craie, même pas caucasien. Juste une corporation de notables, heureuse d’être ensemble.

 

On en est très content pour elle. Vivement le 6 octobre.

 

Pascal Décaillet

 

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