Sur le vif - Mercredi 26.09.12 - 17.25h
Je ne doute pas une seconde des compétences de Michel Halpérin pour présider les HUG. Ni de celles d’Alain Peyrot pour les SIG. Mais enfin, ils sont les deux PLR, et même clairement libéraux, ils ont l’un et l’autre présidé le parti, ils en sont l’aristocratie, la chevalerie, la nocturne continuité, même sous l’étoile de la fusion. Deux radicaux au Conseil d’Etat, et pas les moindres, il fallait bien un gage au cher cousin, non ?
Les gages. Un libéral à la tête des HUG. Un libéral à la tête des SIG. Une libérale (Mme Rochat, directement présidente) à la tête de l’AIG. Pour des institutions qu’on voulait expressément « dépolitiser », c’est bien parti ! Des PLR partout, deux conseillers d’Etat radicaux qui sont en train de nous bichonner un amour de petit noyautage de la haute administration et des régies par les leurs, cela porte un nom : cela s’appelle l’Etat PLR. Une armée. Propre, organisée, avec ses réseaux : le renseignement, l’intendance, les troupes de choc. Il ne manque que « le noir kolback ou le casque poli », chers au poète.
Les deux conseillers d’Etat radicaux sont intelligents et compétents. On ne va pas s’en plaindre ! Mais leur manière de placer leurs hommes, tisser leur toile, est un peu trop visible. Et puis, qui dirige vraiment le PLR ? L’aimable bailli, ou les magistrats exécutifs ? Vertige du pouvoir, quand il s’offre trop à vous. Par la faiblesse de certains autres, c’est vrai. Mais jamais, en Suisse, pour très longtemps. Pour l’heure, en tout cas, et pour pas mal de mois qui nous attendent, nous sommes sous le sceau de l’Etat PLR. Puisse-t-il, lui qui aime tant se prévaloir des Lumières, exercer de façon éclairée son despotisme.
Pascal Décaillet