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Le Petit Trianon de notre Petit Conseil

 

Sur le vif - Vendredi 03.12.10 - 18.29h

 

C’est un lieu magique, l’un des plus beaux du canton, un havre de campagne à l’orée de la ville. On y marche, on y court, on s’y promène, on le mérite en gravissant, du Jardin botanique, le chemin de l’Impératrice, rappel de l’ultime passage à Genève de Sissi, avant qu’elle n’y mourût. Le Château de Penthes, qui culmine au domaine du même nom, est un petit chef-d’œuvre d’équilibre et d’harmonie, les arbres y sont séculaires, vieux chênes marmoréens, cèdres, charmilles, bouleaux, pins, et même quelques fruitiers, près de la route de Pregny. Surtout, ce domaine est ouvert à tous, il est un lieu public dans le plus noble sens du terme.

 

Comme les mille feux d’une courtisane, trop de charme ne peut qu’attirer le pouvoir. Est-ce pour cela que le Conseil d’Etat genevois, tout heureux de faire de ce lieu enchanteur un Trianon de sa puissance et de sa majesté, a jugé bon d’en chasser le Musée des Suisses de l’étranger, qui est une part d’Histoire de Genève ? Pour ces quelques fiers lambeaux de tradition, l’exil. Et pour faire place à quoi ? A des cocktails. Dans lesquels nos seigneurs se pavaneraient en compagnie de la multitude du monde. La noblesse du passé, prise en otage par un miroir d’orgueil. Louis XV, la majesté en moins. Juste l’arrogance. Avec vue sur le lac.

 

Pascal Décaillet

 

 

 

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