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Slobodan Despot, un homme libre

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Sur le vif - Samedi 13.11.10 - 18.01h

 

C’est un géant étrangement débonnaire, un fou furieux du monde des livres, un promeneur mystique amoureux du Valais. Un homme seul, un homme libre.

 

A 43 ans, Slobodan Despot a déjà plusieurs vies. Les études, puis treize années aux Editions L’Âge d’Homme, aux côtés de Vladimir Dimitrijevic, puis le grand saut pour fonder sa propre maison d’édition, Xenia.

 

Se retrouver seul, décider de lancer sa boîte. Plonger dans le vide. Assumer le risque économique. Investir. Travailler sept jours sur sept. Affronter férocement la concurrence. Tout faire soi-même. Un beau jour, magnifique, engager son premier employé. Se sentir responsable de lui. Crever de trouille qu’un pépin, style santé ou accident, ne vous arrive à vous, le patron, parce que c’est vous, pour le moment, qui êtes au centre. Rénover le matériel, réinvestir, varier les mandats : aucun d’entre eux en doit être prioritaire. Il faut se donner la liberté de pouvoir rompre à tout moment avec un client, sans que votre propre aventure entrepreneuriale soit pour autant mise en danger.

 

Tout cela, Despot a dû le vivre. Il faut imaginer la vie d’un petit éditeur en Suisse romande, demandez à Michel Moret, bourreau de travail, il en sait quelque chose. Mais notre Serbe – et c’est là que je commence à l’admirer un peu plus que la moyenne – est un esprit idéologiquement libre qui ne craint pas les postures minoritaires, ni de se foutre en pétard avec les trois quarts de la République des Assis et des cocktails. Il publie des trucs incroyables, sulfureux, risqués, provocants. Il se fait insulter, étriller, vilipender. Il n’en continue pas moins son chemin, il marche droit.

 

J’aime la solitude, le courage, l’énergie, la liberté de Slobodan Despot. Tellement loin du sirupeux venin des réunions mondaines où jacassent et caquettent les réseaux horizontaux de la Cléricature. Tellement Cyrano, celui des « Non, merci ! ». Seul. Terriblement. Mais debout.

 

Pascal Décaillet

 

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