Sur le vif - Et proprement - Mardi 21.09.10 - 10.33h
Chaque fois que je le rencontre, j’ai l’impression d’avoir un général de la Wehrmacht face à moi. Ceux de la légende, des Ardennes et de Sedan, de la Meuse et de la contre-offensive de décembre 1944. Oui, Claude Béglé impressionne. C’est un homme et c’est un panzer, il est à lui seul la vision, la volonté, le mouvement. Avec lui, ça passe ou ça casse.
A la Poste, ça a cassé. Les apparatchiks, dont le socialiste Oswald Sigg, ont eu sa peau. Des gens comme Sigg, pendant que les panzers percent la ligne de front, ils procèdent, méticuleux, à l’inventaire du matériel. Bref, Béglé a dû partir, il est apparemment très copain avec Pierre-François Unger, et le voilà super-ministre des cleantechs, un truc dont personne ne sait exactement à quoi ça sert, on sait juste que Béglé s’en occupe, et que ça va faire mal.
Vous me connaissez, je suis un garçon curieux, ouvert, j’ai donc tenté de comprendre, y compris en interviewant Béglé, ce qu’étaient les cleantechs, mais néant. Nada. La première impression, derrière le côté snobinard du choix anglais du mot, est celle d’un écran de fumée. PFU mandate Béglé, l’ouragan Béglé arrive, noircit 213 pages rugissantes de cleantechs, ça plaît à première vue parce que ça promet le Nirvana climatique (bonjour, Ueli, j’espère que tu vas bien), ça surfe sur la mode verte, ça donne l’impression que PFU et les siens vont révolutionner l’économie genevoise. Et moi, j’attends de voir.
Et puis, il y a des choses qui gênent. On devient souvent très étatiste quand on a besoin d’argent. Combien « d’incubateurs » (autre mot détestablement snob) nourris, non par la prise de risque d’entrepreneurs visionnaires, mais par des fonds de pension ? A Genève, ceux des enseignants, par exemple. Vous reconnaîtrez que la part pionnière et aventureuse y prend un coup dans l’aile. Bref, Claude Béglé aspire-t-il à être entrepreneur ou gestionnaire de fonds d’Etat, alloués grâce à sa très grande amitié avec le très sympathique, très irréprochable ministre genevois de l’Economie ?
Les questions sont posées. Laissons-les incuber. Non ?
Pascal Décaillet