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Logo, gogos

 

Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Jeudi 11.03.10

 

A ma droite, le logo à Jobin. Grisâtre, pluvieux, festif comme un comité directeur socialiste, accueillant comme un portique de la rue des Granges. La vitalité d’un temple suédois, lorsque sonne le glas. Un échec d’une rare ampleur, et, comme tout ce qui est rare est cher, c’est un logo à deux cent mille francs.

A ma gauche, le logo à Charly Schwarz. Coloré, catalan, multiple, ouvert, réchauffant. Il donne envie de vivre, l’autre de se pendre. Il donne envie de vin, l’autre d’eau plate et de tisane. Il donne envie d’aimer, l’autre de raser les murs. Coût : zéro franc, ou disons mille si on compte une sérieuse journée de travail.

Vous me direz que je suis de mauvaise foi. C’est exact. Mais c’est ainsi, j’aime la couleur, l’image, la vie. C’est valable pour les modes d’écriture comme les formes du récit, le choix des syllabes, le primat du verbe actif, la justesse des césures, le rythme, le souffle.

Deux cent mille francs pour un logo raté, c’est assez énorme. On se dit que l’argent, dans la ville de Calvin, doit ans doute être moins rare qu’on ne le prétend. Payer très cher pour s’ennuyer, c’est un luxe que même la plus perverse des maisons de tolérance n’avait pas encore inventé. C’est désormais chose faite. L’extase en baillant. A deux doigts du soleil. Juste sous le nuage.

 

Pascal Décaillet

 

 

 

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