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Doux empire

 

Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Jeudi 04.03.10

 

Ces jours, à Genève, à l’arrière des trams, des bus, en prélude à tous les films, dans les salles de cinéma, la pub des partisans de la loi sur l’énergie. Elle est agréable, rafraîchissante, bien faite : elle préfigure un monde plus doux, plus vert, moins réchauffé, moins imprégné par Marx, Jaurès, le sang des hommes, le tragique de l’Histoire.

Il serait intéressant de savoir un jour combien les milieux financiers, patronaux, ceux qui représentent les entreprises du bâtiment, ont investi dans cette machine de propagande. Car c’en est une. Omniprésente. Avec, en sus, le soutien d’une coalition de partis politiques où on retrouve les Verts avec la droite. Le cartel des bien pensants, ceux qui tiennent Genève et ont la ferme intention d’y faire, entre eux, de bonnes affaires.

Rarement disproportion entre les moyens de campagne des uns et des autres n’aura été aussi flagrante. Les Genevois jugeront, dimanche, s’il est aussi impérieux que cela de se mettre à isoler des centaines d’immeubles. Puissent-ils prendre leur décision en conscience, et non sous le doux empire du Nirvana Vert, ce mythe d’une humanité qui sortirait de l’Histoire pour entrer dans un monde meilleur, enfin propre.

Propagande ? Oui. Alliance de circonstance entre les forces de l’argent et l’onirisme verdâtre. Isolons-nous, citoyens : non du froid, mais des obligations de pensée. Ca revigore.

 

Pascal Décaillet

 

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