Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Lundi 01.03.10
A l’heure où le parti de leurs aînés s’englue dans un travail d’introspection qui n’en finit pas, les Jeunes Socialistes, à Genève, brillent par leur fraîcheur, leur inventivité, leur envie de faire de la politique de façon joyeuse et percutante, en touchant les gens, sans leur faire la morale.
Ils sont une petite équipe, parmi lesquels Romain de Sainte Marie, grand garçon souriant à la voix douce. Ils descendent dans la rue, montent des coups, parlent aux gens. Bref, ils en veulent. Avec eux, la vie est en couleur, là où chez leurs aînés, elle apparaît plutôt comme un documentaire noir-blanc sur la neurasthénie dans les mines de Silésie, années cinquante.
Regardez la campagne sur la loi sur l’énergie, avec ce scandaleux clip des « pour » (financé par qui ?), qu’on nous assène dans toutes les salles de cinéma. Les Jeunes socialistes, eux, tournent une vidéo à zéro franc, remplacent « locataires » par « loques à terre », c’est drôle, c’est vivifiant, et le tour est joué.
A certains caciques du parti de leurs aînés, ils devraient donner des cours de communication : bien parler, ça n’est pas faire bailler l’auditeur. L’image, ça n’a rien de scélérat. Faire de la politique sans donner l’impression qu’on a envie de se pendre, ça n’est pas interdit. Aimer la vie, l’image, ça ne relève pas, jusqu’à nouvel ordre, du Code pénal. Vous ne trouvez pas, Monsieur Longet ?
Pascal Décaillet