Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Christophe finira-t-il par tuer Darbellay ?



Sur le vif – Samedi 26.04.08 – 14.00h

Depuis des années, j’ai toujours considéré et décrit Christophe Darbellay comme l’un des politiciens suisses les plus doués de sa génération. Depuis le 12 décembre 2007, on le sait, son chemin politique et mon chemin éditorial se sont séparés. C’est la vie. Ces quatre derniers mois, j’ai pourtant cherché un embryon de cohérence dans ses choix et ses déclarations. Depuis le discours qu’il vient de tenir, à l’instant, à Belp, devant les délégués de son parti, je crois que je vais renoncer.

Un peu plus de quatre mois après avoir passé alliance, pour abattre Blocher, avec la gauche dure de Christian Levrat et, celle (encore plus dure, malgré son vernis verdâtre) d’Ueli Leuenberger, voilà que le président du PDC suisse ne trouve rien de plus urgent à faire que d’attaquer frontalement les radicaux ! C’est-à-dire le parti qui, depuis bientôt un siècle, aura été de toutes les alliances avec le sien pour construire, patiemment, la Suisse moderne. Antagonistes dans certains cantons (comme le Valais, où Darbellay a maintenant ses ambitions, ce qui sans doute doit nous éclairer sur le discours d’aujourd’hui), les radicaux et le PDC ont toujours, au contraire, été des alliés fidèles et respectueux sur le plan fédéral. On ne se parle pas, on ne s’est jamais parlé, ni interpellé en public,  comme le Valaisan vient de le faire à Belp.

Aujourd’hui, donc, Christophe Darbellay tire sur les radicaux, alors que tout, au contraire, devrait converger vers une alliance entre PDC et PRD ; c’est même le seul moyen d’échapper à la bipolarité croissante PSS-UDC. Sur la politique étrangère, sur l’économie, sur la fiscalité, sur les PME, sur la politique européenne, il n’y a pas, au niveau fédéral, l’épaisseur d’un papier à cigarettes entre radicaux et PDC. Attaquer Fulvio Pelli en Assemblée de délégués est-il, franchement, l’urgence première du patron du PDC suisse ?

Aujourd’hui, les radicaux. Et demain ? Pris dans sa spirale de violence envers ses alliés naturels, Christophe Darbellay attaquera-t-il le PDC ? S’agressera-t-il lui-même ? S’immolera-t-il par le feu, sur la place de la Planta ? Sacrifier tant de dons pour l’autodestruction de son propre camp, il y a là, oui, quelque chose de singulier, et qui, vraiment, m’échappe.






Les commentaires sont fermés.