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Sarkozy: grand oral réussi



Edito Lausanne FM – Vendredi 25.04.08 – 07.50h


Je ne sais comment Nicolas Sarkozy écrit, mais à l’oral, il est définitivement excellent. Le Président, hier soir, face à plusieurs journalistes, dont un Yves Calvi chargé d’une hargne digne d’un plat de champignons mal digéré, a largement réussi son passage télévisé. Non seulement parce que le Président est doué face aux caméras, cela ne suffit plus depuis longtemps. Mais avant tout parce que, sur le fond, il a tenu un discours courageux.

La hargne de Calvi, juste un mot. Qu’il faille, dans l’interview politique en direct, rester sans concessions, c’est évident. Que Calvi n’aime pas Sarkozy, c’est son droit absolu. Que cette inimitié (ou peut-être la mise en scène de cette posture, pour plaire à ses pairs, à son microcosme) éclate à ce point, dans un média où chaque frisson de sentiment se trahit dans la lumière, ça n’était peut-être pas nécessaire. Au moins Calvi, lui, a-t-il puissamment existé, là où PPDA, désormais l’ombre de lui-même, semblant comme étranger aux enjeux de l’émission, se contentait de passer les plats.

Retour au Président. À coup sûr, sa première année déçoit. Les tambours et trompettes du printemps 2007 sont bien loin ; reste la dure, la tenace réalité de cette vieille société française, si difficile à réformer. Le miracle de l’Etat-Providence allume et envoûte encore tant de consciences. Le poids des corporatismes demeure écrasant. Dans ces domaines, par exemple l’enseignement, Nicolas Sarkozy a fait des choix : il réfute la logique de quantité, se refuse à engraisser à l’envi le mammouth. Et il le dit. Et à chacun de ses mots, dans ce domaine ultrasensible où tant se sont cassé les dents et où veille le syndicat le plus conservateur du monde, il se fait des dizaines de milliers d’ennemis. Mais il tient quand même son cap. C’est présidentiel.

Idem sur le rapport au travail, les abus dans le chômage, l’idée de mérite ou encore les clandestins. Il a raison ou tort, on le suit ou non, mais il tient son cap, et son argumentation, solide, reflète la cohérence de sa pensée politique. Là aussi, c’est présidentiel. De droite ou de gauche, les Français aiment être gouvernés. Ils aiment qu’il y ait un pilote dans l’avion, quitte, de temps à autre, à l’éjecter du cockpit. À cet égard, hier, le Président a réussi sa prestation.

Cette contre-attaque était urgente et indispensable. Par quelques petits gestes qui ont déplu, Nicolas Sarkozy s’est, un peu trop souvent, dans cette première année qu’on qualifiera d’apprentissage, montré au-dessous de la fonction présidentielle. Mais l’homme, très intelligent, apprend vite, tire les leçons, et nul, aujourd’hui, ne peut préjuger de son succès ni de son échec. Ainsi va la politique, cruelle et imprévisible. Comme la vie, non ?


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