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Sur le vif - Page 980

  • Hommage

     

    Sur le vif - Mercredi 07.09.11 - 16.03h

     

    Micheline Calmy-Rey a été une bonne conseillère fédérale. On peut contester ses choix, mais au moins, des choix, elle en a faits ! Elle a été une ministre active, travailleuse, courageuse, aimant son pays, le servant au mieux de ses convictions. En une décennie, ou presque, d'activité au Conseil fédéral, on s'attire des ennemis, ce qui est la moindre des choses quand on fait de la politique. Micheline Calmy-Rey en aura eu beaucoup, surtout sur la fin, lorsque l'étau se resserrait : c'est la vie, le destin de tout ministre, le lot des choses humaines.

     

    Cette politicienne, surtout, a montré ce qu'on doit le plus attendre des politiques : du caractère. Une force de travail hors des normes, une connaissance précise et pointue des dossiers. Présidente à deux reprises, elle a su se montrer simple avec la population.

     

    Bien sûr, comme pour tous, il y aura un bilan. Un devoir d'inventaire, avec de grands succès, mais aussi des zones d'ombre, une photo avec le président iranien qui ne passe pas. Tout cela sera soupesé, décortiqué, l'avenir s'en occupera. Mais au final, se dessinera la stature, peut-être pas autant qu'un Tschudi, peut-être pas avec la même affection que pour un Ritschard, mais tout de même : une importante et respectable figure socialiste, dans l'Histoire suisse de l'après-guerre.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Ça ventile, au NOMES

     

    Sur le vif - Mardi 06.09.11 - 17.03h

     

    Inénarrable NOMES ! Suite à la décision de la Banque nationale suisse, aujourd'hui, de fixer un taux plancher liant le franc à l'euro, le Nouveau mouvement européen suisse diffuse un communiqué intitulé : « Combien de temps la Suisse pourra-t-elle se permettre d'avoir sa propre monnaie ? ». Un texte signé, entre autres, par le sympathique enragé de l'adhésion de la Suisse à l'UE, François Cherix.

     

    Un texte qui ressemble à un autogoal. L'immense majorité des Susses sont attachés au franc. Ils le sont, aussi, à la souveraineté de leur pays, ce qui ne signifie ni fermeture, ni isolement. Simplement, continuer de prendre notre destin en mains. Sans la moindre haine pour nos voisins. Mais sans vouloir - en l'état - nous inscrire dans une construction supranationale dont l'éclatant succès n'apparaît pas, pour l'heure, dans toute son évidence.

     

    Dans ces conditions, oui, M. Cherix : les Suisses, plus que jamais, veulent garder leur monnaie. La population de ce pays n'aime pas le discours sur la soi-disant inéluctable perte de souveraineté. De gauche comme de droite, dans les villes comme dans les campagnes, la grande majorité du pays répondrait à votre question : « Mais, pour longtemps, M. Cherix, pour très longtemps. Nous n'avons nulle envie que notre monnaie connaisse le destin de la drachme. Ni celui de l'euro ».

     

    Pascal Décaillet

     

  • Etat palestinien

     

    Sur le vif - Lundi 05.09.11 - 08.36h

     

    Une grande voix féminine, ce matin sur la RSR : celle de Leila Shahid. J'ai souvent eu l'occasion d'interviewer cette grande dame de la cause palestinienne, elle m'a toujours impressionné par sa lucidité politique, son habileté, son intelligence. Ce matin, elle a tenu à préciser à Simon Matthey-Doret son statut de « Déléguée de Palestine », représentant un Etat, et non un corps constitué qui serait inachevé, intermédiaire, tout juste toléré. L'Etat palestinien, qui doit un jour advenir, est déjà, complètement, dans sa tête, et la rude fierté de cette posture n'est pas sans rappeler le Charles de Gaulle d'Alger, dans les années 1943-1944, lorsque tous étaient encore contre lui, à commencer par Roosevelt.

     

    Le discours de Leila Shahid, l'humanisme de ses positions, l'ampleur de sa vue générale concernant le Proche-Orient, son absence d'outrances face à Israël, la profondeur de son désir de paix, voilà les meilleurs atouts pour la cause palestinienne. Bien sûr qu'il faut un Etat palestinien, il le faut depuis tant d'années. À côté d'un Etat israélien dont l'existence doit être garantie sans arrière-pensées. Bien sûr que la Suisse, petit pays, mais respecté des deux bords (je l'ai constaté souvent en reportage au Proche-Orient), doit tout entreprendre pour favoriser une solution politique.

     

    Cette solution, sans rien retrancher à l'amitié entre la Suisse et Israël, ne peut, aujourd'hui, avoir d'autre visage que la reconnaissance sans ambiguïté, par Berne, d'un Etat souverain de Palestine. Ce pas, la Suisse l'avait franchi pour le Kosovo. On voit mal pourquoi un peuple qui lutte depuis bientôt 45 ans pour ses droits, n'aurait pas droit à la même reconnaissance. Il ne s'agit pas d'égards. Mais de justice.

     

    Pascal Décaillet